Tizel Web Blog - Mot-clé - Justine Le blog de Tizel : blogueur depuis 2004, Tizel vous propose sa vision de l'actualité, vous donne son opinions sur les médias, les sorties, la télévision, la musique et le cinéma. Le blog de Tizel se veut résolument ouvert aux autres - par les commentaires et les liens - et analyse l'actualité et les tendances du web et de la blogosphère. 2024-03-29T11:36:37+01:00 Tizel urn:md5:608d0ea560579eb4e924701de137440c Dotclear Justine ou les malheurs de la vertu urn:md5:d5411a2f65462803445c3244ed22b94e 2015-10-02T06:58:00+01:00 2015-10-02T06:58:00+01:00 Tizel Livres FlaubertJustineKindleSadesexeVoltaire <p>Les "chef d’œuvre" du Marquis de Sade</p> <p><img src="http://www.tizel.net/public/livres/justine-sade.jpg" alt="Justine - Marquis de Sade" title="Justine - Marquis de Sade, Les malheurs de la Vertu" /></p> <p>Il est des œuvres philosophiques ou littéraires qu'on n'étudie pas à l'école, celles du Marquis de <a href="http://www.tizel.net/index.php?tag/Sade">Sade</a> en font parti. Pourtant, aucun autre auteur n'a vu son nom devenir un nom commun comme ce fut le cas pour notre célèbre Marquis. Le sadisme est devenu tout à la fois un comportement sexuel auquel certaines personnes peuvent trouver du plaisir, un trouble du comportement qui vire à la cruauté malsaine, et pourquoi pas, un mouvement philosophique quelque peu particulier.</p> <p>Ce n'est pas sans une certaine curiosité que j'ai téléchargé sur mon <a href="http://www.tizel.net/index.php?tag/Kindle">Kindle</a> l’œuvre la plus aboutie - qu'il a écrite et étoffé tout au long de sa vie - du Marquis de Sade : Justine ou les malheurs de la vertu. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en entament cette œuvre sulfureuse, qui a pourtant fait couler beaucoup d'encre.</p> <p>C'est l'histoire d'une jeune femme, Justine, qui perd ses parents alors qu'elle est en internat dans un couvent. Faute de ressources, elle est chassée du couvent et se retrouve, à la rue, avec une petite bourse, mais surtout - et c'est sans doute là sa seule fortune - une bonne éducation de jeune fille et une vertu à toute épreuve. Mais la vertu ne paie pas, et Justine va l'apprendre à ses dépends.</p> <p>Le roman se présente un peu comme une conte philosophique - un peu comme Zadig de <a href="http://www.tizel.net/index.php?tag/Voltaire">Voltaire</a> - ou Bouvard et Pécuchet de <a href="http://www.tizel.net/index.php?tag/Flaubert">Flaubert</a> - où les personnages sont confrontés à nombre d'expériences qui les amènent à nombre de réflexions philosophiques. Sauf que les expériences que va vivre l'orpheline Justine vont mettre sa vertu et naïveté à rude épreuve. Au cours de son périple, Justine va aller chercher la protection de nombreux hommes dont on lui a venté les vertus, mais qui se révéleront être systématiquement des libertins aux idées pas très catholiques.</p> <p>Les premières scènes sulfureuses, auxquelles <a href="http://www.tizel.net/index.php?tag/Justine">Justine</a> refuse de se soumettre, sont assez soft, soutenables et peu décrites. Je ne voyais donc pas trop ce qui avait valu une telle réputation au Marquis. La perte de la vertu de Justine n'est même pas décrite : assommée, la pauvre découvre qu'elle a été violée lorsqu'elle revient à elle. Mais les scènes suivantes seront de plus en plus décrites, avec force de détails, et là, on comprend mieux la réputation sulfureuse du roman. Autant dire qu'il faut vraiment aimer les pratiques sexuelles particulières - ou alors prendre ça avec un bon second degré - pour apprécier ces scènes. Au menu, le marquis se délecte de tortures diverses et variées, avec notamment des scènes de viol bien sur, de fessées, de soumission, de sodomies, de saignées, de flagellations... Justine va se retrouver à plusieurs reprises prisonnière de prisons sexuelles où la seule issue possible est la mort : monastères ou châteaux isolés ou la vertu des lieux ne sert qu'à attirer les jeunes filles trop naïves.</p> <p>Mais le roman n'est pas que cela. Les scènes sont entrecoupées de réflexions philosophiques très intéressantes sur la vertu, et ses travers. Le marquis nous fait découvrir tout un peuple, né sans autre fortune que le vice; vice qui les a conduit à s'enrichir et se faire un nom. Né sans le sou, ils n'avaient donc rien à perdre, et ne croient pas, comme Justine, à la félicité dans l'eau delà. Les dialogues avec les personnages tournent toujours autour de ces thématiques, mais ils pourraient très bien être étudiés en philosophie tant ils sont bien construits. C'est un peu une philosophie sur les travers de la nature humaine, où, contrairement au positivisme béat de certains philosophes, l'homme n'est pas bon par nature, loin de là.</p> <p>Le roman se lit bien, il se laisse lire. Il est écrit dans un style assez simple. Pas forcément un chef d’œuvre, mais à lire - tout au moins en partie car il devient quand même au bout d'un moment quelque peu répétitif et prévisible - pour ne pas mourir idiot et savoir vraiment ce qui se cache derrière cet auteur qui fait tant parler de lui.</p>