Les films de Jean Pierre Jeunet m'ont toujours impressioné. Le premier film que j'avais vu de lui était "La cité des enfants perdus", qu'il avait réalisé avec Marc Carot. Ce film était trés impressionant d'un point de vue de la création artistique, bien que l'histoire soit un chouillat complexe. Aprés le succés (mérité) d'Amélie Poulain, je me demandais a quoi pourrais bien ressembler son dernier opus.

Jean Pierre Jeunet a l'habitude de tourner avec la même série d'acteurs d'un film à l'autre. Cela lui permet surement de tout de suite trouver ses marques sur un tournage. Aprés le succés d'Amélie Poulain, Jean Pierre Jeunet a pris un gros risque en reprenant Audrey Tautou comme héroïne. Le public ne risquait-il pas de retrouver en elle l'Amélie qu'ils avaient tant aprécié.

Dans Un long dimanche de fiançaille, on ne retrouve pas l'Amélie de Montmartre, mais on retrouve bien la signature de Jean Pierre Jeunet, sa façon de tourner, les couleurs chaleureuse de ses films, le souci du détail et la grandiloquance des décors. Bref, du pur bonheur. Le film en lui même a moins de souffle qu'Amélie Poulain, mais le sujet de la guerre 14-18 et des "fusillés pour l'exemple" nécessitait une approche plus historique, donc plus sobre. Le film est agrémenté de pas mal de touches d'humour et permet au jeune public de s'interessé à un sujet longtemps resté tabou. Pour mémoire, le film de Stanley Kubrick, les sentiers de la gloire, qui traite du même sujet avec au moins autant de force, a été interdit en france jusqu'au milieu des années 60.

Ce n'est pas le film du siècle, mais c'est au moins la bonne surprise de cette fin d'année.