Plus que 9 jours avant le référendum pour la constitution européenne, ou plutôt "le traité établissant une constitution pour l'Europe". La question qui nous est posée est la suivante : « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une Constitution pour l’Europe ? ». La réponse est loin d'être évidente, vu la longueur et la complexité du texte, mais également au regard de l'enjeux que cette question représente.

Je me garderais bien ici de donner mon avis sur la question. J'ai repris l'affiche de l'UMP pour illustrer cet article car je la trouve jolie et car elle correspond bien à l'idée que je me fais de la question : "quel europe voulons nous laisser à nos enfants ?", eux qui nous regardent d'en bas avec un regard qui finira un jour par porter un jugement critique sur nos décisions.

Je voudrais simplement revenir sur les sondages qui n'en finissent pas d'osciller entre le oui et le non. Quel valeur peut-on leur accorder ? Les gens répondent-ils franchement aux sondeurs où préférent-ils mentir afin de faire peur au gouvernement ? Dans la plupart des élections, les sondeurs apportent des facteurs correctifs à leur résultats en fonctions de ce qu'ils ont pu constater dans les précédentes élections. Par exemple, aux derniéres présidentielles, on a reproché au instituts de sondage de n'avoir pas prévu que le Front National (FN) franchirais le cap du premier tour. Peut-on vraiment leur reprocher. D'une part, ils avaient déja apporté un facteur correctif hallucinant en multipliant par 3 le score du Front National par rapport à ce que les gens leurs avaient annoncés (en effet, tout le monde n'ose pas dire aux instituts de sondage qu'il vote FN et, une fois dans l'isoloir, il n'est pas impossible que l'on ne change pas d'opinion à la derniére minute, sous le coup de la colère ou de l'interrogation). Le score du PS, de l'UMP et du FN étaient, dans un tel mouchoir de poche et le nombre de candidats était si important qu'il suffisait de quelques milliers de voies pour faire basculer la balance vers un autre candidat. Les électeurs du PS, et les jeunes en particulier, ayant préféré faire la grace matinée ce jour là ou étant partis en week-end prolongé (grace aux RTT accordées par les 35 heures), l'impensable arriva.

Pour les référendums, les instituts de sondage ne disposent pas des mêmes facteurs correctifs que pour les élections traditionelles (présidentielles ou députation). La question posée est à chaque fois différente et ne porte que trés rarement sur les mêmes enjeux ? En plus, chacun sait que les français on toujours un facheuse tendance à répondre à coté de la question. Demandez leur « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une Constitution pour l’Europe ? », et ils répondrons à « Etes vous en accord avec la politique du gouvernement ? ». Toujours est-il qu'aujourd'hui, le différentiel de voies entre le OUI et le NON est si faible que bien malin qui pourra prédire le mot qui apparaitra sur les écrans de télé à 20 heures au soir du 29 Mai. OUI, NON, OUI, NON... ???

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