Le journal Libération publie aujourd'hui une série d'articles sur les ZEP : Zone d'Education Prioritaires. Les articles s'appuient sur une étude de l'INSEE qui dénonce l'échec des politiques d'enseignement menée dans ces zones ces 20 dernières années.

Les ZEP sont censé offrir à des élèves de milieu défavorisé des conditions d'enseignement qui soient meilleures que dans des zones non classées ZEP. Le nombre d'élèves par classe dans ces zones est en moyenne de 30, au lieu de 32 dans les lycées non ZEP. Es-ce que l'écart est significatif ? Je ne pense pas. Surtout si on considére, comme le dénonce certains élèves, que la majorité des professeurs qui enseignent dans ces classes sont en début de carrière, donc assez inexpérimenté, ou du moins, peu préparés à travailler en milieu difficile. La plupart sont des profs, fraichement sorties des IUFM (Instituts Universitaires de Formation des Maitres, jamais situés en zone sensible). Ils ont plus l'impression d'être envoyés au casse-pipe et perdent vite leurs illusions sur ce qui devrais être le "plus beau métier du monde". Ces enseignant n'ont qu'une hâte, sortir de cet enfer et retourner dans les lycées où ils ont eux même effectué leur études : des lycées non ZEP. Quand ils obtiennent leur nomination, ils sont toujours (à de rares exception pret) remplacés par d'autres enseignant qui débutent leur carrière. Les primes que touche les professeurs de ZEP se veulent incitatives parait-il, les profs qui vont dans ces établissement sur le papier sont volontaires (ils n'avaient pas d'autre choix).

Quel gachis... Pour les professeurs en premier lieu, qui, une fois sortis de là, ont bien du mal à se remobiliser. Pour les élèves ensuite, qui se sentent totalement incompris par leur enseignants. Les enseignants étaient dans leur lycée de bons élèves, ils n'ont toujours été que dans des classes de bon niveau, dans des lycée sans histoire : comment peut-on envisager dans ce cas qu'ils puissent comprendre des élèves en difficulté, qui sont démotivés et qui, parfois, ne parlent même pas le même langage ? Es-ce vraiment à de jeunes professeurs de faire le travail que leurs ainés n'ont pas réussit à faire ? Ne faudrait-il pas plutôt embaucher des professeurs, peut-être moins bons sur le plan académique, mais qui comprennent leurs élèves et se révélerais au final beaucoup plus efficace sur le plan pédagogique ?