André Glucksmann nous a livré lundi un texte qui remet bien en place les politiques et les journalistes dans leur recherche sémantique pour substituer le terme "racailles" par d'autres termes qui évitent de stigmatiser des incendiaires. Ainsi, au lieu de dire "des voyous mettent le feu dans les cités", les journalistes préfèrent écrire - de façon plus correcte - "les jeunes se révoltent dans les banlieues". Mais en procédant ainsi, le poids de ces émeutes est transféré "d'une minorité de jeunes voyou" à une "majorité de jeunes respectables". Pour le coup, ce sont ces jeunes respectables qui se sentent stigmatisés alors qu'ils luttent au quotidien pour ne pas être, aux yeux de nos concitoyens ou d'employeurs, confondus avec leurs médiatiques voisins.

Je vous invite franchement à lire le texte en question : Les feux de la haine.

Il serait souhaitable que l'on arrête les discours d'Omerta dans lesquels on préfère nier le problème plutôt que de l'affronter pour le résoudre. Ne laissons pas aux partis extrémistes le soin de mener ce type débat : ils ont suffisamment pris d'avance comme ça sur le diagnostique, nous nous devons de trouver un remède efficace avant qu'ils n'aient le pouvoir d'appliquer le leur.

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