L'image est restée dans toutes les mémoires... En 1989, des étudiants chinois qui manifestaient pacifiquement contre le régime ont été violemment été réprimé et délogés de la place Tien An Me à l'aide de chars d'assaut. Aujourd'hui encore, le régime chinois traque les dissidents au régime, parfois sous la complicité d'entreprises occidentales, plus enclins à gagner des parts de marché que de défendre les droits de l'homme.

Comme chacun le sait, dans ces pays, la liberté d'expression n'existe pas. Les autorités chinoises ont mis en place des proxys qui empêchent un chinois de parcourir librement la toile. Seuls les sites jugés politiquement correct sont autorisés. Mieux, les principaux moteurs de recherche - Google, MSN et yahoo - ont mis en place une version épurée de leur moteur dans lesquels les sites mis sur liste noire par les autorités chinoises n'apparaissent plus. Cela est une pratique assez discutable, bien que je puisse la comprendre dans le sens où il ne sert à rien de fournir à des gens des résultats qu'ils ne peuvent consulter (quoique les pages mises en caches peuvent être bien pratiques dans ce cas).

Pire, les moteurs - qui, je vous le rappellent, à défaut de contrôler totalement l'information, peuvent décider de la visibilité d'un site - se rendent parfois complice des autorités politiques dans lesquelles elles exercent des activités. Passons sur l'affaire qui a fait beaucoup de bruit où Yahoo et MSN avaient fournit au gouvernement américain les requêtes "à la limite de l'illégalité" les plus couramment tapées sur le net. Google s'y était refusé. La démarche était officiellement motivée par la mise en place de filtres pour protéger les plus jeunes internautes. Cette démarche est défendable, bien que, comme beaucoup, je doute fortement que la motivation réelle soit aussi avouable.

Aujourd'hui, un nouveau pas a été franchit. D'après la Human Right Association of China "HRIC", Yahoo aurait dénoncé des dissidents chinois, ou tout au moins collaboré avec les autorité chinoises pour démasquer et faire arrêter ces derniers. Yahoo officiellement s'en défend, mais le nom de l'entreprise apparaît clairement dans les compte rendu du jugement. Wang Xiaoning, 55 ans, a été arrêté le 1er septembre et a été condamné à 10 ans de prison pour avoir mener une campagne d'opposition au régime à travers le net. Si ces pratiques sont avérées, elles sont totalement intolérables, voire dangereuses pour des entreprises à qui tous les habitants de la planète confient des informations parfois très personnelles.

Ironie de l'histoire, aujourd'hui, le portail de Yahoo arbore fièrement le titre :

Informer peut tuer : 63 journalistes tués - 2005 année la plus meurtrière depuis 10 ans pour les journalistes selon RSF.