Natascha Kampusch
Par Tizel le jeudi 7 septembre 2006, 13:38 -
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Séquestrée pendant 8 ans, la petite autrichienne s'évade et nous livre ses premiers témoignages...
Petit rapel des faits : Le 2 mars 1998, une jeune autrichienne de 10 ans disparaît mystérieusement. On aurait vu une camionnette blanche roder dans le coin, le jour de la disparition. Wolfgang Priklopil, propriétaire d'une telle camionnette, est interrogé par la police, mais tout soupçon sur lui est rapidement écarté... 8 ans plus tard, le 23 Août 2006, la jeune femme réapparaît et est rapidement prise en charge pas les autorités. Elle raconte avoir été séquestrée pendant 8 ans par Wolfgang Priklopil. La police se lance alors à la poursuite de ce ravisseur, qui se suicidera, le soir même, en se jetant sous un train. La jeune fille a depuis été prise en charge et a repris contact - par téléphone - avec ses parents. Elle souhaite encore attendre un peu avant de les revoir. Elle a donné ses premières interview (journaux et télévisé) hier, mais on en sait encore peu sur les sévices qu'elle a pu subir et sur les relations qu'elle entretenait avec son ravisseur.
Cette histoire a tendance à me fasciner, et ceux, pour plusieurs raisons. La première est, pour moi, les analogies avec l'affaire Dutroux : enfant séquestrée, la cache de Marcinelle ressemble fortement à la cache aménagée par Wolfgang Priklopil dans le fond de son garage. Natascha n'a pas révélé grand chose des sévices qu'elle a pu subir. Le fait qu'elle n'en dise rien n'est pas vraiment rassurant : si elle n'avait subit aucun service, nul doute qu'elle l'aurait clairement dit. En même temps, on peu noter une grande différence : Wolfgang Priklopil n'était pas connu des forces de polices pour de tels agissements. Aucun signal d'alerte ne laissait présager que cet ingénieur sans histoire ait été capable de monter un tel plan.
La seconde raison, c'est que je n'arrive pas à comprendre comment Wolfgang Priklopil a pu vivre 8 ans une vie sociale à peu prés normale, en préservant un tel secret ? Il avait des amis, qu'il recevait même parfois chez lui. Sa mère, en particulier, n'a appris l'histoire que le jour où on lui a annoncé le décès de son fils...
Enfin, la dernière raison, c'est que je suis vraiment impressionné par l'aplomb de la jeune fille. Elle semble très forte, même après le drame qu'elle a pu subir. Cela me rappel l'interview de Sabine Dardenne qui était passé peu de temps avant le procès Dutroux. J'ai un peu peur qu'une telle force cache en réalité une profonde détresse. Un peu comme une tortue qui se protège de sa carapace.
Commentaires
Un autre élément qui m'intrigue et que j'aimerais voir développer, expliciter, est que cette affaire illustrerait aussi ce "fameux" syndrome de Stokholme. Ma recherche n'est peut-être pas la bonne, mais Google me retourne plus des forums que des articles (presses) et définitions. Ceci étant : je sais ce que signifit ce concept.
Papy Logo, amateur de tortue, ne peut laisser passer ta dernière phrase : une tortue se protège avec sa carapace (sous elle) et non pas de ;) Oui, je sais, ce "de", en français, peut être lu de diverses manières ...
Olivier, le syndrome de stockholm est un syndrome par lequel "la victime s'identifie et prend fait et cause pour son tortionnaire". J'avais vu un reportage en Thailande ou des petites filles orphelines, recueillies par des pervers qui les violaient, défendait malgré tout leurs tortionnaires car ils les avaient hébergés et nourris. Le syndrome de Stockholm avait été décrit suite à une attaque de banque à Stockholm. Les otages avaient alors défendu les braqueurs que la police menaçait de tuer.
Pour qu'il y ait syndrome de Stockholm il faut généralement que les victimes s'identifient à leurs boureaux. Il faut que ces derniers expliquent bien la cause qu'ils défendent à leur victime, voire leur faire comprendre qu'ils font ça pour leur bien.
Dans le cas de Natascha, elle a déclaré qu'elle devrait faire de deuil de Wolfgang Priklopil. Cela ne veux pas dire qu'elle souffre du syndrome de Stockholm. Elle a naturellement tissé des liens affectifs avec son geolier du fait que c'est la seule personne "humaine" avec laquelle elle a eu des contacts pendant 8 ans, la seule personne avec qui elle a pu discutter... Il fait partit de sa vie. Mais bon, je ne l'ai pas entendu défendre non plus Wolfgang Priklopil. Au contraire, elle a trés bien décris les troubles psychologiques dont il souffrait. Signe, qu'au fil de ces années, et malgré le fait qu'elle n'ai pas eu de contacts avec des personnes "normales", elle avait parfaitement analysé la personalité de son kidnappeur.
@Jack : je pourais mentionner bien des affaires étant plus décrites ici ou là ; celà m'arrive lorsque je pointe, dans ma Revue, des articles de Dave Lucas (Capital Region People). Il est évident qu'une affaire en Belgique sera plus mentionnée dans des blogs du pays ; idem donc pour l'Autriche, voire la France. Enfin, je pense que ta phrase s'adresse plus aux médias ; ce que nous, blogueurs, ne sommes pas.
Pardon Tizel : il est claire que je ne réponds pas à ta place.
Je t'avais aussi dit que je savais ce qu'était ce Syndrome ; ce que j'ai moins bien dit - peut-être - : c'est que je ne le comprenais pas.
Je me souviens aussi du cas de la fille ou petite-fille Heart (je crois, le model du Kane du film de Wells), devenue "despérado" en compagnie de ses kidnapeurs.
C'est particulièrement dans les cas de séquestrations par des terroristes que je ne pige pas. Et pour moi, une conversion religieuse, par exemple, n'a pu être obtenu que sous la violence et les menaces.
Mais, comme tu l'écris, nous sortons là de l'affaire de Natascha K. Je rebondissais sur ton billet, voilà tout ...
Hello,
@ OlivierSC: De quelle phrase parles tu, j'ai un peu de mal à te comprendre....
Mais il est vrai que le syndrome de Stockholm est un peu à l'image de la vie et de notre manière d'interagir avec les gens.
Nous influençons tous les gens de manière psychologique c'est juste que dans de telles situations c'est exacerbé par le contexte.
Moi aussi je n'avais jamais entendu parler de Natascha Kampusch avant son évasion. C'est vrai que cela m'a aussi replongée dans les méandres de l'affaire Dutroux. Et dans l'horreur qu'ont vécue les deux petites Julie et Mélissa jusqu'à leur mort. Comment envisager la peur qu'ont pu ressentir ces deux fillettes, leur sentiment d'abandon, de trahison, pendant de longues semaines, voire de longs mois. Vivante, Natasch devra vivre avec cette peur qu'elle a forcément ressentie, et même si l'issue de son rapt est heureuse. Retrouver confiance, abandon face à l'autre ne sera pas aisé.
Olivier, la phrase de Jack est un Trackback, c'est à dire un lien vers un billet qui prle du même sujet. La phrase en question n'est donc qu'un extrait de son article.
Aleatoire : moi non plus, je n'avais pas entendu parler de Natascha. A l'époque, les médias étaient beaucoup plus focalisés sur la Belgique. Le début de 'histoire de Natascha n'est qu'une disparition d'enfant comme il s'en passe tous les jours dans notre propre pays. On en entends parler quand c'est en France, moins quand cela a lieu à l'étranger.
TizelAh je suis bien content de lire enfin un avis divergent à propos du syndrome de Stockholm qui a été mentionné en dépit du bon sens par la presse. Effectivement, comme tu le dis Tizel, en 8 ans on crée forcément des liens avec une personne, à fortiori si c'est la seul qu'on vois. Cela n'a rien à voir avec un syndrome de Stockholm.
Pour répondre à Olivier qui ne comprends pas ce syndrome, c'est tout simple. Si tu es à la merci de personnes qui ont sur toi un pouvoir de vie ou de mort, et que ces personnes ne te gardent un certain temps, tu finis par chercher une forme de complicité avec tes ravisseurs. Peut-être même te sens-tu redevable auprès d'eux pour ne pas t'avoir tué.
Merci Laurent d'abonder mon opinion... Je vais partir bientôt à l'asssaut de ton blog, histoire de le découvrir plus en détails.
Tizel