Airbus viens d'annoncer, pour la seconde fois cette année, des retards dans la livraison de son avion gros porteur : l'A380. Beaucoup paniquent devant ce retard et annoncent déjà le fiasco qui pourrait en résulter si, par malheur, le programme de commercialisation prenait, une nouvelle fois du retard. Paradoxalement, pour moi, ce retard est tout à fait normal. Airbus s'est lancé sur un projet révolutionnaire, un véritable défi technologique, avec un échéancier coupé à la hache. Hors, s'il est possible de réduire à outrance les délais sur des choses que l'on sait parfaitement faire - une nouvelle voiture par exemple, ou un nouvelle avion de taille normale comme l'A350 - il était beaucoup plus complexe de prévoir à l'avance tous les problèmes que l'on pourrait rencontrer en créant le plus gros avion du monde. Comme d'habitude, ce qui coince, ce sont des petites choses que l'on avait pas prévu. On a toujours su câbler des avion ; on avait pas prévu que câbler un avion aussi gros, avec la multiplication des gadgets technologiques et les contraintes en la matière de l'embarque aérien, poserait beaucoup plus de problème que pour un avion de ligne normal. Airbus à péché par excès de confiance...

Doit-on pour autant parler de fiasco ? L'avion est là, il vole. Il finira par sortir, certes avec quelques mois de retard, mais bon, à l'échelle humaine, c'est peu de choses. L'avion répond à un réel besoin - contrairement à ce qu'il en était du concorde - et les carnets de commande sont plein. Nul doute que dés que les premiers avions seront sortis, il sera plus facile pour airbus de planifier les dates de livraisons - et donc de commencer à remplir à nouveau leur carnet de commande.