J'ai retesté hier le T3 pour rentrer chez moi. Le trajet a duré 20/25 minutes pour faire les trois quart du parcours, sans circulation (à 22h, il y a moins de voitures qu'aux heures de pointe). On est bien loin des 24 minutes annoncées dans le projet initial pour relier le pont du Garigliano à la porte d'Ivry.

Tranquillement assis dans ce tramway, je me suis vraiment dit que, bien que confortable et ravissant, il n'était vraiment qu'un joujou par rapport aux besoins de la capitale, ou plutôt de la métropole parisienne.

Pour mieux s'en rendre compte, il faut prendre les transports en commun aux heures de pointes. Bus, Métro et surtout RER. Toutes les lignes sont totalement saturées. Je connais les RER-B, C et A.

Le RER B n'est pas très propre, mais il circule assez bien. Aux heures de pointe, il est souvent bondé.

Le RER C est plus grand, c'est quasiment un train. Pour le coup, il n'est pas bondé, mais comme il part en fourche de part et d'autre de Paris, il faut compter pas mal de temps avant d'avoir un train qui aille là où on a envie d'aller (compter une demi-heure entre deux trains pour Versailles). Il faudrai augmenter la périodicité de dessertes, mais bon, impossible d'augmenter le nombre de trains qui circulent le long de la Seine sur cette ligne C. Elle a par ailleurs un gros défaut, cette ligne, c'est qu'elle dessert un nombre de station considérable dans Paris, ce qui fait qu'elle est extrêmement lente. Si vous venez de la banlieue est pour aller dans l'ouest de Paris, comptez 30 minutes pour traverser la capitale, à peine plus rapide qu'un métro.

Enfin, le RER-A... Que dire... Pour le coup, si vous aimez la promiscuité avec nos concitoyens, vous serez servit. Cette ligne RER dessert les villes dortoirs proche de Marnes la Vallée, à l'Est de Paris, quelques stations importantes dans Paris (parmi lesquelles, Chatelet les Halles) et surtout, le quartier d'affaire de la Défense, à l'Ouest. La Défense est un quartier d'affaire, sans habitations. Les gens ne peuvent donc habiter à proximité de leur domicile. Ils doivent donc prendre les transports pour aller travailler. Comme Paris est hors de prix et qu'il y a plus de logements disponibles à l'Est qu'à l'Ouest, on assiste à une saturation de la ligne A. Tous les matins, on voit donc des gens, le visage collé aux vitres, qui arrivent à la défense. Heureusement, la RATP payent désormais des gens pour pousser les gens et faciliter la fermeture des portes... Quand on prend ce genre de bétaillère, on béni les gens qui prennent leur voiture pour ne pas encombrer un peu plus les transports en commun.

La municipalité Parisienne peut s'enorgueillir d'avoir réalisé le T3, mais quand on y regarde de plus prêt, cela ne répond en rien aux problèmes de transport qui doivent être résolus dans la capitale. Cela devient pourtant urgent, car ces lacunes en matière de transport pèsent inévitablement sur la vitalité économique de la région.