Mendicité dans le métro
Par Tizel le mercredi 28 mars 2007, 07:56 - 5025 lectures
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Les accordéons se font de plus en plus rare
Quand on habite Paris, il n'y a pas une journée sans que l'on ne soit sollicité pour donner une petite pièce... Que ce soit dans le métro ou dans la rue, il y a de nombreuses personnes qui font la manche.
Les mendiants ont leur espace gardé. Si vous prenez toujours le même métro à une heure particulière, vous avez de grandes chances de rencontrer le même mendiant racontant le même discourt que les jours précédents : "il ne me manque que deux euros pour pouvoir m'offrir un repas ou un toit pour la nuit". Je remarque qu'il y a de moins en moins de musiciens. Il est désormais très rare de croiser des accordéoniste... Cela faisait pourtant tout le charme de la capitale.
Je donne rarement, pour ne pas dire jamais, aux mendiants dans le métro. La raison en est très simple : je ne peux répondre à la sollicitation de tout le monde. A qui donner ? Comment connaitre les gens qui sont vraiment dans la difficulté ou ceux qui profite quand même du système (un mendiant qui s'y prend bien peut quand même récolter pas mal d'argent) ? Voilà le genre de question que je me pose quand je croise quelqu'un qui mendie. Certes, mendier n'est pas chose facile, et aucun d'entre eux n'a de situation privilégié, mais certains semblent malheureusement en faire un métier...
A noter quand même que, chaque année, la RATP organise un concours pour distribuer des accréditations à des musiciens ou artistes qui sont particulièrement brillants. J'aime bien le concert de musique classique qui est donné chaque vendredi matin, à la station Aubert. Dans le bruit du RER, et avec la foule qui circule autour de la quinzaine de musiciens, le contraste est assez saisissant, comme si, l'espace d'un instant, on était dans un autre monde, une bulle ou le temps est suspendu. Tout autour, les gens courent sans prêter attention au spectacle qui a lieu à coté d'eux.
Commentaires
Traitement d'esthéte de la misére. Tu deviens provocateur Tizel?
Ah, que j'aime ce billet! Je parcours avec vous ce trajet dans Paris où tantôt un mendiant nous interpelle ou qu'une musique nous est offerte.
Je donne presque toujours quelque chose aux musiciens mais aux autres, pratiquement jamais.
Accent Grave
Il n'y a malheureusement pas qu'à Paris que c'est comme ça...
Ca devient presque un métier aussi pour certains à Lille.
Evret, précisons tout de même que les bénéficiaires des authorisations RATP ne sont pas forcément dans le besoin. Cela peut être des groupes d'artistes qui essayent de se faire connaître autrement.
Edwoodjr, la mendicité existe partout... Mais c'est vrai que le métro est assez pratique... On peut s'adresser au gens sans qu'ils ne s'échappent. On peut donc capter leur attention pendant 2 ou 3 stations...
TizelMême probleme à moindre échelle à Arras. La question est : "l'envie de s'en sortir est-elle encore d'actualité pour les mendiants". Il y a quand même beaucoup de choses faites pour aider à la réinsertion. Est-ce un choix de vie?
De retour de Paris, c'était surprenant d'entendre le fameux accordéoniste à la station St Michel (il est là !!) et de croiser un orchestre péruvien (ocarina III) au détour d'un couloir de la ville souterraine... Et personne pour s'arrêter et les voir. Les gens ne sont pas égoïstes (pas tous) mais ils deviennent méfiants...
Fausses mendiantes…je pense.
Hier après-midi dans le métro, je vois rentrer en courant deux jeunes adolescentes, je pense de type Roumaines. Elles n’étaient pas bien habillées, en robe avec sweet-shirt cracra et elles étaient pieds-nus. L’une d’elle, la plus costaude, va s’assoir en face de moi sur un strapontin. J’étais horrifiée et dégoutée, ses plantes de pied étaient hyper noires et grasses sur tout le dessous, pareil à du charbon. Elle ne semblait pas gêner du tout et a rigolé en voyant ma tête. Son autre amie vient me tendre la main, je lui propose gentiment d’aller lui acheter des chaussures ainsi que pour son amie. Elle me dit non, argent je veux. Ses pieds étaient dans le même état, de la crasse jusqu’aux chevilles et entre orteils. Je lui demande pourquoi elle refuse ma proposition, elle me dit : chaussures pas bien, argent pour manger. Non, je n’ai rien donné, ai’ je bien fait ? je pense qu’elles s’habillent mal et marchent sans chaussures plusieurs jours dans le métro express pour avoir les pieds le plus noir possible et ainsi faire pitié …on peut trouver des habits et chaussures gratuitement ou pas chères si on sait se débrouille un peu, et puis il y a des endroits pour se laver aussi…
Il faut d'autant plus faire attention avec les mendiants étrangers dans le sens où il peuvent faire parti de réseaux qui les exploitent.
Plutôt que de donner aux mendiants, il vaux mieux parfois donner à des associations comme la croix rouge ou le Samu Social, dont l'action est ciblés sur les personnes les plus démunies, avec un réel suivi.
Tizel