Entreprise sans employé
Par Tizel le jeudi 7 juin 2007, 15:04 - 2798 lectures
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Externalisation à outrance ?
Beaucoup s'indignent des délocalisations qui ont lieu dans les entreprises. Il y a en effet une perte d'emploi pour notre pays. Peu s'inquiète par contre d'un autre phénomène qui se généralise depuis des années : l'externalisation. Il fut un temps, l'entreprise possédait l'ensemble de sa main d'oeuvre. C'était souvent des entreprises énormes, une petite ville. Plus récemment, les entreprises ont commencé à externaliser une partie de leurs services : le ménage et l'entretient dans un premier temps, puis des choses plus centrale comme les systèmes d'information, puis des services directement liés au métier de l'entreprise. Certaines vont même actuellement jusqu'à externaliser la R&D. Cette stratégie fait bien évidemment les choux gras des SSII, mais fait également courrir un risque énorme aux entreprises. Le savoir faire n'est plus détenu par l'entreprise, qui n'est alors qu'un gestionnaire de prestataires, mais par une myriade de sociétés qui dont l'objectif principal n'est pas de faire prospérer ses clients.
La société SFR fait la une des gros titre car elle souhaite externaliser son service de hotline. Les 1800 personnes concernées seraient alors intégrés au prestataire qui s'engage à conserver ces personnes pendant 3 ans. Si d'ici là, SFR décide de changer de prestataire, je ne me fais pas trop d'illusion sur le devenir de ces personnes.
On en reviens toujours au même : comment voulez-vous qu'un employé soit concentré sur son travail quand sa principale préoccupation est de pérenniser son emploi ? Comment voulez vous qu'un employé s'investisse corps et âme dans une entreprise dans laquelle il sait qu'il ne fera pas long feu ?
Commentaires
Je suis loin d'être un grand stratège, mais je pense que ces externalisations se révèleront pénalisantes pour les entreprises sur le long terme. Difficile de donner envie de réussir et de s'investir dans l'entreprise à des employés d'un perstataire tiers. Et des hotlineurs peu motivés peuvent nuire sérieusement à l'image d'une entreprise.
Enfin bon, m'en fout, je suis pas chez SFR !
On pourrait considérer le côté comique et burlesque de la chose: 1°) se faire virer de sa boîte 2°) revenir y travailler en tant que prestataire exterieur
3°) facturer ses prestations et bien facturer :-))
C'est l'externalisation version flexibilité
En ce qui concerne les SSII, ce n'est pas du tout mon domaine mais A ce qu'il paraît - on m'a dit que - pendant un certain temps les meilleurs salaires et offres ont été pour les postes de commerciaux au détriment de la matière grise et de ceux qui avaient de réelles compétences informatiques et qui sont partis se caser ailleurs. Bref, il ne restait plus que des commerciaux très bien payés dans certaines SSII.
Enfin, ce sont des "on dit" .
Hum... on peut difficilement généraliser. Pour certaines entreprises, pour certains services, peut-être. Mais la raison d'être d'une compagnie doit rester au coeur de la société.
Accent Grave
Florence > côté comique & burlesque ... pour les points 1 et 2, j'ai déjà testé ; le point 3 ne se réalise que partiellement ( c'est le "bien" facturer qui manque ) : la société qui t'a "éliminé" tenant absolument à faire sa marge (40 % environ) - sans augmenter le coût des prestations pour le client final - c'est toi le "facteur d'ajustement"... Il te faut également une structure te permettant de facturer tes prestations (genre portage salarial ou mise en société ) ; ce n'est certainement pas la solution qui te permette d'assurer la qualité optimale au client, ton souci étant de facturer au plus vite pour repartir à la recherche de nouveaux projets...
Quant au R&D délocalisé, j'ai aussi eu la chance de connaître aussi au tout début du phénomène ! On est loin des années 70 / 80 où la règle était "donne-toi à fond, ne te soucie de rien, on s'occupe de tout le reste... "
Ces emplois de téléacteurs sont très demandés dans toute l'Afrique, et réservés aux meilleurs bac + 4. Tant qu'à faire téléphoner des Africains, autant embaucher les vrais, au pays. On obtient ainsi la même qualité de services, avec l'authenticité en plus. Donner du travail aux universitaires Africains c'est aider leurs pays à se développer et donner des débouchés à leurs universités, donc justifier la création de postes d'universitaires dans tous ces pays. Ils méritent leur chance eux aussi !
En France aussi, c'est le nombre d'étudiants qui permet aux universités de recruter et d'augmenter la diversité des diplômes. (J'y ai pas mal d'amis qui me l'ont expliqué).
J'espère que Max Havelaar approuvera ces services équitables et leur donnera un label et que d'autres gens désintéressés créeront d'autres structures de développement et de contrôle des services aussi appréciés des medias que les excellents produits du commerce équitable. Et pas seulement du café et du thé... Essayez !
On pourra peut-être aussi donner leur chance aux Brésiliens de toutes origines, qui sont à l'avant-garde de tous ces progrès et qui ont eux aussi des formations d'élite et des expatriés Français parfaitement intégrés. Puis je l'espère, à bien d'autres peuples qui ont des spécialités reconnues. Tous les peuples ne demandent qu'à nous acheter d'autres services plus qualifiés et d'autres produits et nous apporterons leur culture, comme ils le font en France.
Accent Grave, pour moi comme pour toi, le savoir faire d'une société doit rester dans le giron de la société. Malheureusement, à force de tout externaliser, je connais certains sociétés qui n'ont plus aucun savoir faire...
Externaliser le service client, pour des sociétés dont c'est le coeur de métier, comme SFR, c'est assez dangereux. NOOS s'y est brulé les ailes.
Calixta, ces emplois partent parfois en Afrique, en effet, mais ce n'est pas toujours le cas.
Tizel