"Nos ancêtres les Gaulois", c'est par cette phrase que l'on illustre habituellement le ridicule de l'enseignement de grand papa qui était donné dans les colonies françaises (et est sans nul doute encore enseigné dans les départements d'outre mer). Nicolas Sarkozy veux redonner le goût de notre pays aux jeunes écoliers, c'est malheureusement avec des méthodes d'un autre temps qu'il s'y prend. Le souvenir de la guerre est désormais loin. Les lycéens n'entendent plus parler de la guerre qu'à travers leurs cours d'histoire, et parfois, à travers leurs grands parents - qui étaient alors trop jeunes pour avoir combattu. Evoquer le souvenir de Guy Moquet pour illustrer la fidélité à un pays est une chose louable, mais complètement déconnecté des réalités du terrain.

Parler de Guy Moquet à des lycéens de banlieue ? Qu'en ont ils à faire, eux qui se sentent déjà rejeté par le pays où ils vivent ? Déjà que nos banlieue souffrent d'un repli communautaire, mais alors là... Il y a de fortes chances que les élèves de lycée soient hermétique à la soupe qu'on va leur livrer ce matin. Il y a de plus fortes chance encore que cette lettre fasse doucement rigoler les élèves de la Courneuve, de Nanterre, de Creil... Les réalités du monde ont changé. Dans un contexte mondialisé, il n'est plus sur que les petits Français soient prêts à mourir pour leur patrie. La notion de patriotisme est-elle encore d'actualité à l'heure où tout ce décide à l'échelle européenne ou mondiale.

Sans doute aurait-il mieux valu proposer une étude plus vaste de textes fondateurs de nos valeurs républicaines : La déclaration des droits de l'homme, La lettre de Guy Moquet, "I have a dream" de Martin Luther King, le discours de Robert Shuman sur la fondation de l'Europe...