De la faculté d'entreprendre
Par Tizel le mardi 1 septembre 2009, 09:38 -
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La réussite n'est pas donnée à tout le monde
Quand on interroge les petits français, on s'étonne souvent qu'ils aspirent bien plus souvent à être fonctionnaires qu'à créer leur entreprise. Étonnant cet apparent manque d'ambition de notre jeunesse, qui se traduit d'ailleurs de la même façon dans toutes les strates de la sociétés. Les français - et j'en fait parti - aspirent souvent plus à la sécurité qu'à la prise de risque. Cela ne les empêchent pas d'envier - parfois de façon assez virulente - ceux qui réussissent, ceux qui ont eu le courage de prendre des risques.
Sans aller jusqu'à monter une entreprise, je m'étonne parfois du manque d'ambition de certains de mes compatriotes, qui préfèrent souvent se contenter de leur salaire, sans chercher à améliorer leur quotidien. Qu'on leur propose de travailler un peu plus pour gagner plus, et ils vous feront remarquer que leur partie de pétanque du Samedi, c'est sacré, et qu'ils n'iront pas travaillé exceptionnellement pour manquer cela. C'est un choix, certes, mais ces mêmes personnes vont venir vous reprocher - à mots cachés - quelques minutes plus tard - de gagner votre vie de façon bien plus confortable qu'eux.
Pour bien gagner sa vie, il n'y a pas de miracle : soit on a la chance de gagner au Loto, soit il faut travailler. La seconde solution est plus sure, mais elle reste tout de même aléatoire. Car - je ne vous apprendrais rien - dans la vie professionnelle, en matière de rémunération, les injustices sont reines. Difficile en effet d'évaluer la valeur d'un ouvrier : son travail ne se valorise pas beaucoup dans notre société, alors qu'il se ruine parfois la santé au travail. Difficile d'évaluer la valeur d'un cadre : il gagne - parfois - bien sa vie, mais a fait de longues études qui le conduiront a terminer sa carrière bien plus tard. Les fonctionnaires - parait-il - gagnent peu, pourtant la sécurité de l'emploi dont-ils bénéficient a une immense valeur.
Entreprendre n'est pas donné à tout le monde. Réussir encore moins. J'admire les gens qui sont capables de créer leur entreprise, de se fixer des objectifs, et de tout faire pour réussir. Se confronter à d'autres, gérer des clients, gérer la concurrence, tout en faisant évoluer sa spécialité, sa capacité d'innovation. Ceux qui prennent des risques, faisant parfois peser ce risque à toute une famille. Quand ils réussissent, ils gagnent correctement leur vie. Quand ils ratent, ils perdent tout, mais beaucoup ont la capacité et la volonté de remonter la pente. Bravo... Quand ils explosent, ils peuvent gagner énormément d'argent, mais cela reste assez rare. Beaucoup les regardent alors avec un regard suspicieux, car réussite rime pour beaucoup avec magouille et malhonnêteté. Pourtant, je connais des entrepreneur honnêtes. Ils sont en proportion, au moins aussi nombreux que les gens honnêtes dans la vrai vie... A ceux qui les envient, remontez vos manches et faites ce que je ne me sent pas capable de faire : ayez la volonté de monter votre entreprise, confrontez vous à l'administration, aux autres, apprenez à créer, gérer, innover, apprenez à prendre des risques pour sortir gagnant, sans oublier un seul instant qu'on ne peut gagner à chaque fois et que le succès est parfois éphémère.
Commentaires
Un billet plein de bon sens comme on voudrait en voir plus souvent !
Monter son entreprise est souvent la conséquence de connaissances approfondies: pour cela et apprendre à mieux se connaitre, je conseille de faire un bilan de compétences. Et pour se lancer dans un projet, il faut innover, faire quelquechose que l'on sait. Et la mise en p,ace de l'auto-entreprise permet de cumuler emploi et entreprise, sans risque, dans un premier temps.
Ce manque de courage est je pense beaucoup lié aux politiques. J'ai cru que ça serait le bénéfice du Sarkozyme, faire l'éloge de la réussite et de l'entrepreneuriat. Il n'en a rien été. Il faut dire que la crise n'aide pas. Actuellement il suffit de regarder autour de soit, beaucoup de petites entreprises craquent.
Nous sommes dans une société pessimiste, on n'entreprend pas dans monde qui se fissure. Parfois je me dis que j'aimerai être né en 1950!
Tout dépend ce que l'on entend par réussite, pour ma part je m'investis profondément dans la société dans laquelle, je travaille même en dehors de ces sacro-saintes 39h (oui !). Cependant, cet investissement est aussi devenu un hobby et la limite entre tps de travail et loisirs est désormais mince faut respecter un certain équilibre.
Mais je reste persuadé que la réussite pro est liée à son épanouissement perso et ma réusssite c'est aussi de voir que je peux consacrer chaque matinée à mes 2 petits bonhommes (dont le premier rentre à l'école cette année) et cela ne m'a pas pour autant freiné dans ma vie pro, cela m'a même plutôt stimulé pour que ma tite famille soit fière de moi ^^
Il faut un temps pour tout et travailler plus pour gagner plus ok mais aux dépens de ma famille non merci...
moi aussi j'ai eu ce rêve (et je l'ai encore)....et je me dis que peut être un jour, quand les enfants auront grandi...
Bilan de compétences fait 2 fois, +de 10 ans entre les 2....Résultat rien. Quand j'ai voulu me lancer dans la voie qui m'était apparemment tracée, je me suis retrouvée face à des gens qui ont tout fait pour me dissuader. Comme ma confiance en moi n'était pas d'airain, ils ont réussi. J'ai le sentiment d'avoir gâché, perdu du temps. Mais je me rattrape sur autre chose, car je suis avant tout optimiste. Mais quand on sait au plus profond de soi ce pour quoi l'on est fait, et que tout se met en place pour vous barrer le chemin, ben parfois, on baisse les bras. Et on s'investi dans autre chose. C'est mon cas.
Créer son entreprise demande beaucoup de courage et d'envie, cela demande des épaules solides pour suporter toutes les pressions, car c'est sa vie que l'on joue mais aussi celles de ses employé(e)s, on engage ses biens personnels souvent et prends beaucoup de risques, ces choses parfois les salariés ne s'en doute même pas, on a parfois du mal à dormir la nuit, on pense à l'hypothèque prise sur la maison pour rassurer les banques sur les investissements, on pense à la crise, aux ventes qui ne décollent pas, aux primes qui vont sautés fatalement et aux raisons qu'on va évoquées pour rassurées les salariés, un gérant d'entreprise à milles pressions et ce n'est pas aussi facile que de claquées dans ses doigts mais comme tu le dis si bien Tyzel, c'est mieux d'agir, d'entreprendre quitte à se planter et rebondir que de se complaire dans un immobilisme qui nuit à l'économie générale. Chapeau bas et respect pour ceux qui entreprennent, que les autres travaillent, il n'y a pas de recettes miracles, les efforts, la volonté de s'en sortir ne sont victorieuses que par le travail, on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre.
Je te rejoins sur l'essentiel de ton propos, et l'aspiration de certains au fonctionnariat m'étonne toujours (pour moi un fonctionnaire doit servir la nation et bénéficie en retour de certains avantages, or de plus en plus le fonctionnariat est considéré uniquement pour ses avantages. Je dois être vieux jeu). En même temps je suis parfois géné par certains discours pro entrepreneuriat (ce qui n'est pas le cas du tien).
Vas en afrique, tout le monde est entrepreneur : ce n'est pas forcément un indicateur de développement ou de dynamisme des individus, c'est juste que c'est le choix le plus rationnel pour survivre. De même, pousser en France des personnes "défavorisées" à entreprendre vise surtout à faire baisser les statistiques du chômage et à faire monter celles de la création d'entreprise. Mais ces entreprises ne sont pas viables le plus souvent. Tout le monde n'a pas les compétences ou l'envie d'être entrepreneur. L'entrepreneuriat n'exclut pas la précarité.
Donc oui à la libre entreprises et faisons sauter les freins à l'entrepreneuriat, mais non à l'entrepreneuriat en tant que doctrine de mon coté :)
PS : Oui il faut être courageaux pour entreprendre. Mais faire le choix de ne pas entreprendre n'est en rien un manque de courage.
Sébastien BILLARD (tiens, j'en ai connu un en d'autres temps;-),hum, dois-je me sentir visée?, peu importe, ne pas entreprendre n'est en rien un manque courage, tu as raison et en ces temps, c'est plutôt faire preuve de bon sens et si c'est moi que tu vises, je n'ai rien dis de tel!Mais on tape souvent sur les entrepreneurs alors que si certains d'entre eux ne prennaient pas certains risques à la place des autres, des non actifs, ceux qui se complaisent dans la précarité car quoiqu'on en disent, certains se battent pour trouver du travail, d'autres profitent du système, je dis simplement que si tu as des rèves d'entreprendre, il faut parfois tenter sa chance quitte à se planter et à rebondir plus tard que de rester à ne rien faire sinon à ruminer sur son manque d'ambition ou son inactivité. Pour ma part, je maintiens mon soutien à la création d'entreprise, à l'innovation!Désolée, Tizel, d'envahir ton blog!
Nathalie : Tu n'as pas à te sentir visée :) c'est juste que ton commentaire m'a remis à l'esprit certains discours que j'entends parfois. L'initiative est une très bonne chose (que l'on ait le statut de salarié ou qu'on soit son propre patron d'ailleurs), et je trouve idiot de taper sur les entrepreneurs pour la seule raison qu'ils entreprennent.
Merci à tous pour ces réactions qui font plaisir. J'avais écrit ce billet il y a quelques temps, mais je ne l'avais pas publié, de peur d'un lynchage de ceux qui auraient vu en lui un billet pro entrepreneuriat.
Comme tu le souligne bien Sebastien, il ne faut pas non plus pousser à l'entrepreneuriat des personnes que l'on conduirait au casse pipe. Il faut encourager les entrepreneurs, sans donner de fausses illusions aux gens.
Tizel
PS: j'ai quelque peu été absent de la toile ces dernières semaines, mais je compte bien reprendre un peu de service actif dans les semaines à venir.
Je viens juste mettre un tout petit grain de sel...
je suis fonctionnaire depuis 15 ans, je m'ennuie....c'est triste à dire mais c'est bien la vérité. Je vais monter mon projet, mon entreprise, sortir de ce fonctionnariat dans lequel je suis si mal. Je gagne 1250 euros apres 15 ans! Peut-être vais-je devenir riche ! peut-être pas ! pourtant je suis certain que ça va me plaire, je laisse ma place à qui la veut sans aucun regret ! je tente ma chance on verra bien, si ça clache je recommencerai et voilà !
ps= j'aime bien ce blog !
Merci Lepilou de venir apporter toi aussi ton petit grain de sel. Je te souhaite toute réussite dans ton entreprise.
Le travail de fonctionnaire est aussi noble si on le réalise dans l'optique "d'être au service du public, des citoyens". Malheureusement, certains l'oublient...
Si ce blog te plait, je me ferait un plaisir de te compter parmi mes lecteurs réguliers.
Tizel