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Le système scolaire français est en crise (celui des pays qui nous entourent, rassurons nous, n'est pas non plus toujours des plus fameux). Les profs se plaignent de la baisse du niveau des élèves, les profs du supérieur s'alarment de la baisse de niveau et de motivation de leurs étudiants. Le comportement des élèves devant l'institution scolaire relèvent désormais plus du consumérisme et de la défiance que de la confiance nécessaire à un bon apprentissage. Pourtant, à entendre les représentants des ministères "tout va très bien"...

D'ailleurs, pourquoi devrait-on s'inquiéter ? Le système tient ses objectifs : le taux de réussite au bac augmente toujours d'année en année. D'ailleurs, comment-vas t'on faire pour augmenter quand on aura atteint les 100% ? A force de le donner, on va bien y arriver...

Que constate t'on sur le terrain ? Des élèves qui travaillent de moins en moins. Ils n'ont pas besoin de travailler pour réussir. Des étudiants qui se ramassent le jour où ils atteignent leur limites, peu préparés qu'ils sont à travailler. Oh, les élèves ne sont pas tant que ça à blâmer. On leur a expliqué que les weeks ends et les vacances étaient sacrées, hors de question pour eux de travailler le week-end. D'ailleurs, ça embêterais bien les parents qui ne pourraient pas partir dès le vendredi soir profiter du clair de lune de Maubeuge ou de la plage de Quimper. Et les profs, de moins en moins armés, de moins en moins formés, qui se démènent parfois pour transmettre des notions qu'ils ne maitrisent pas ou plus ? Combien d'instits en France savent encore que la multiplication est commutative ? Combien ont encore une orthographe irréprochable ? Mais bon, c'est sans doute en recrutant les profs à BAC+5, sans leur donner de formation, que le système va être sauvé. Les témoignage de raté de la réforme abondent... (spécial dédicace à etudiant ME 1)

Bref, on a une responsabilité collective devant le désastre qui s'annonce. Car, ce manque de connaissances, de techniques de travail et de rigueur conduit, on le constate au quotidien, à des aberrations énormes.

L'enquête Pisa 2009 vient de nous le rappeler. Nous, nation des mathématiques, sommes en dessous de la moyenne en ce qui concerne les performances de nos petits français issus du système scolaire. Oh, les têtes bien pensantes s'élèvent déjà pour critiquer PISA, qui serait, pour certain, trop accès sur le concret alors que nos petits français sont formés à l'abstraction. Mais comment peut-on manier des concepts abstraits si on est incapable, déjà, de se représenter le réel ? Comme le disait Jacqueline de Romilly, comment peut-on produire des textes et philosopher si on ne maitrise pas sa propre langue et qu'on n'a qu'un vocabulaire très limité ?

Et l'écart se creuse entre les meilleurs - qui sont suffisamment intelligent et accompagnés pour réussir parfois malgré le système - et les moins bons - qui ne comprennent sans doute pas comment le système fonctionne. Il est urgent d'agir, car au final, peu importe si notre système est peu performant. Ce qui importe, c'est qu'il soit plus performant que celui des autres. Et j'ai plutôt le sentiment que nous somme sur une dégradation que vers une renaissance de notre système scolaire.

Le malade est dans le même état que notre société. Et il est plus que temps d'agir, non pas comme aujourd'hui, en lui fournissant un traitement palliatif qui l'endort pendant que son état se dégrade, mais en lui procurant un traitement de choc qui remettra tout le monde au travail.