Fonctionnaire

Ah, devenir fonctionnaire, le rêve de beaucoup dans un monde en perpétuel changement, où tous les postes sont menacés. Le rêve d'un travail pépère, bien rangé, à vie. Plus besoin de se demander de quoi demain sera fait. Et pourtant... C'est un rêve qui est régulièrement remis en cause par certains politiques.

C'est un rêve déjà, parce qu'autant le dire de suite, des fonctionnaire pépère, ça eu payé. Avec le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, de plus en plus d'objectifs à atteindre, les fonctionnaires sont de plus en plus soumis à la même logique de rendement que les entreprises. Mais bon, il faut tout de même admettre qu'il est quand même agréable de se lever le matin sans se demander si son poste est menacé.

Alors la question se pose. Faut-il remettre en cause l'emploi à vie des fonctionnaires ? C'est un système peu souple car, quand l'état n'en a plus besoin ou qu'il est en déficit chronique, il lui est impossible de procéder à des licenciements. Il faut qu'il occupe coute que coute ses agents. C'est un système qui pose problème également quand un fonctionnaire y met de la mauvaise volontés et décide de ne plus rien faire, voire pire, décide de saboter le boulot des autres. On a ainsi tous eu un prof qui n'était pas fait pour ce métier, mais qui étant fonctionnaire, allait pourrir la vie de génération entières d'élèves. Pauvre France...

Mais en même temps, l'emploi à vie attire. C'est un statut qui attire certains éléments, et parmi les meilleurs, malgré des salaires moins élevés que dans le privé. Ceux là préfèrent abandonner de très hautes rémunération, contre une meilleure sécurité de l'emploi. Ceux là qui partiront dans le privé ne reviendront pas, sous statut précaire, dans le public, pour un salaire moindre. Faut-il pour autant couper toutes les passerelles entre privé et public, assurément non. Les deux secteurs ont à apprendre l'un de l'autre.

Plutôt que de faire des contrat de 5 ans, comme le propose Christian Jacob, pour certains postes de fonctionnaires, pourquoi ne ferait-on pas l'inverse ? Proposer, voire inciter, certains fonctionnaires à partir dans le privé pendant une période de quelques années (entre 2 et 5 ans), avec l'assurance de retrouver leur poste - s'il le désirent - à l'issue de ces cinq années ? Dans certaines écoles d'ingénieurs, on incite les maitres de conférences à aller faire un séjour de quelques mois dans un laboratoire à l'étranger. C'est la condition sine qua non pour passer professeur.

L'état à de plus en plus recours à des contractuels de droit public pour réaliser certaines de ses tâches. Pourquoi ne pourrait-il pas, en terour, mettre à disposition de la société civile une partie de ses fonctionnaires. Je suis certains que les deux mondes gagneraient à se connaitre, sans pour autant briser un système qui, bon an mal an, fonctionne.

PS : peut être faudrait-il également harmoniser les deux systèmes de retraites, pour que ceux qui osent passer du public au privé, n'y perdre pas trop au moment de profiter de leurs vieux jours