Open Space

Je viens d'achever deux livres, assez intéressants, sur le travail et la gestion des ressources humaines dans les SSII. Pour ceux qui ne le sauraient pas, une SSII (prononcez S-S-2-I) est une Société de Services en Ingénierie Informatique. C'est une société qui loue son savoir faire en matière informatique à d'autres entreprises. Par exemple, l'informatique n'est pas le cœur de métier de Renault, de la BNP, ni de Total. Ces sociétés vont donc faire appel à des SSII pour gérer tous les aspects informatiques de leur activité : gestion de leur système d'information, de leur système de communication (téléphone, mails...), etc. Le problème, c'est que les sociétés de services deviennent dépendante de leurs clients, et les clients deviennent petit à petit dépendants de leurs prestataires. Les SSII font alors appels à des armées d'informaticiens et d'ingénieurs, dont les compétences individuelles sont rarement reconnues à leur juste valeur.

L'open space m'a tuer - par Alexandre des Isnards et Thomas Zuber - décrit le quotidien des personnes qui travaillent en Open Space : ces espaces ouverts, ou personne n'a réellement d'intimité, et où chacun peut entendre la conversation de son voisin. Ce mode d'agencement de l'espace est très courant en SSII où les ordinateurs sont souvent alignés en enfilade et où les ingénieurs - les cadres en cols blancs qui n'encadrent bien souvent qu'eux même - semblent parfois élevés en batteries. L'open space m'a tué est rempli de petites anecdotes très vraies - je les aies moi même vécues - qui viennent vous gâcher le quotidien et la vie en entreprise.

Le second livre est une étude sociologique sur l'évolution des conditions de travail dans les SSII : derrière l'écran de la révolution sociale de Nicolas Séné. Le livre s'appuie sur de nombreuses études, et fait référence à de nombreuses reprises à l'open space m'a tuer, cité précédemment. Le livre décrit les conditions de travail peu enviables auxquelles sont confrontés la plupart des informaticiens travaillant dans le milieu des SSII. Il s'attache à montrer que les SSII respectent à minima le code du travail et fait même du lobbying pour obtenir quelques assouplissements. Effectivement, la convention Syntec, qui est appliquée dans les SSII est réputée être l'une des moins favorable aux employés. Le livre est tout de même un peu partisan, mais il dresse un portrait intéressant de la régression sociale dont le secteur informatique a été l'un des principal acteur.

Deux livres donc, à découvrir, pour ceux qui - comme moi - travaillent dans ce secteur.