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Cette année, vous n'avez pas pu y échapper, ce sont les élections présidentielles. J'aime assez suivre la politique. Cela me semble important de comprendre les enjeux de notre monde et de trouver un bon capitaine de navire. Mais bon, là, cette année, je dois avouer que je suis tout cela d'assez loin. Les idées qui sont avancées par les uns et les autres, qu'ils soient de droite ou de gauche me consternent. Le débat ne fait que régresser, sur fond d'un assaut de propositions plus démagogiques les unes que les autres. Le pire, c'est qu'aucune voix alternative ne semble se dégager...

Les premiers assaut sont sans doute venus de la droite. Non de Nicolas Sarkozy, mais de ses sbires, en premier lieu desquels Claude Guéant, soit disant combattant du Front National, mais adoptant le pire de leurs idées. Sa décision d’empêcher les diplômés étrangers, formés en France, avec l'argent du contribuable, de rester en France une fois diplômés me consterne. Ce n'est pas en boutant les talents hors de France que notre pays va se développer. La fuite des cerveaux est bien réelle. Je ne compte plus le nombre d'étudiants de mes connaissances qui sont partis s'installer au Canada, aux Etats-Unis, en Chine, au Japon, à Singapour ou encore en Australie. Pourtant, dans mon entourage, je ne connais aucun ressortissant de ces pays qui travaillent en France. Heureusement qu'il y a des ressortissant talentueux des pays du Magreb qui acceptent - pour combien de temps encore - de venir travailler en France : ils évitent que le solde migratoire des talents nous soit totalement défavorable.

Mais la gauche n'est pas en reste. François Hollande, avec sa proposition d'un impôt confiscatoire aux plus riches ne risque pas d'attirer non plus les talents. Ne devrait-on pas se réjouir que certains français réussissent ? Si les grands patrons gagnent bien leur vie, tant mieux pour eux. Est-ce qu'un américain s'insurge des gains d'un Bill Gates, d'un Steeve Jobs ou d'un Mark Zuckerberg. Non, ces personnes servent de modèle. Au lieu de cela, en France, quand un talent commence à gagner de l'argent, son plus grand souci est de fuir notre pays. Je ne dit pas que certains n'abusent pas, mais encore une fois, si un français "grand patron" à le choix entre mettre son talent au service d'une entreprise française ou d'une entreprise étrangère, ne choisira t'il pas demain, de partir à l'étranger ? D'ailleurs, je constate souvent que les premiers supporters de la gauche, grands artistes, sont souvent parmi les premiers à s'expatrier dès que leurs gains deviennent élevés.

La proposition de François Hollande de supprimer le quotient familial et de le remplacer par une énième allocation m'a également quelque peu consterné. Chacun sait que quand il y a redistribution de la sorte, une partie non négligeable des fonds s'évaporent au passage. La politique familiale française est pour moi l'une des plus performante au monde, et peut être l'une de nos seules raisons d'espérer face à une Allemagne vieillissante et qui, dans un tel contexte, risque de faire face à d'importantes difficultés à l'avenir. Remettre en cause le quotient familial reviens pour moi à jouer avec le feu, en déstabilisant un système qui fonctionne, pour aller vers un système incertain.

Quoi qu'il en soit, il est vrai qu'il faut accompagner notre politique familiale d'une bonne politique éducative. En la matière, aucun des deux candidats ne m'a convaincu. Créer de nouveaux postes (François Hollande) dans l'éducation nationale n'est pas la panacée. Pas plus que la proposition de demander aux profs de travailler plus en effectuant des permanences dans les établissement scolaire. C'est bien mal connaitre, voire être totalement ignorer, le travail des profs que de croire qu'ils ne travaillent que 18 heures par semaine et qu'ils ne viennent dans les lycées et collèges que pendant leurs heures de cours. Les réunions pédagogiques sont nombreuses, et les problèmes à régler assez fréquents. Si bien que, dans les faits, les profs font déjà une bonne partie des quelques heures que Nicolas Sarkozy leur propose de rajouter. Et quelle différence entre les augmenter de 25% en travaillant 6 heures supplémentaires et embaucher des profs en plus ? Je ne vois pas bien la logique.

Le débat régresse à vitesse grand V, Les visites d'entreprises en difficultés, les tentatives ou promesses de sauvetage par les candidats me font vomir. Chacun sait qu'il ne s'agit que de replâtrage et qu'on inversera pas ainsi une tendance consécutive au manque de courage de nos politiques depuis 20 ans. Politiques qui n'ont eu que pour seule préoccupation de se faire réélire à coup d'annonces plus démagogiques les une que les autres.

Mon seul regret, sans doute, c'est qu'un de nos plus brillant économiste ait été fauché dans son ascension par ses vieux démons... Il aurait - je pense - placé le débat à un niveau bien plus intéressant.