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Les urnes ont parlé, François Hollande a été élu dimanche 6ième président de la cinquième république. Nicolas Sarkozy a été battu. Dans une semaine, jour pour jour, il quittera le palais de l'Elysée.

La question que l'UMP doit se poser est, pourquoi une telle défaite. Même si Nicolas Sarkozy assume pleinement sa défaite, c'est aussi la défaite d'un collectif.

Nicolas Sarkozy a été élu en 2007 principalement sur son dynamisme et sa capacité à "parler vrai". Il abordait des thématiques qui parlaient aux gens : insécurité, pouvoir d'achat, valeur travail... Face à lui, Ségolène Royal menait une campagne tout autant dynamique et moderne, mais qui péchait par un collectif soudé autour d'elle. Nicolas Sarkozy, par son volontarisme, avait réussit à siphonner une grande partie des voix du Front National, tout en parlant aux classes populaires grâce au pouvoir d'achat.

Au cours de son mandat, Nicolas Sarkozy a fait de nombreuses erreurs d'images, à commencer, dès le lendemain de son élection, par fêter son élection au Fouquet's et sur le yatch d'Ivan Bolloré. Le président du pouvoir d'achat affichait ostensiblement son côté "bling bling", ce qui en a choqué plus d'un parmi ceux qui avaient du mal à boucler leurs fins de mois. Il ne voulais pas être un président normal. Son mariage avec Carla l'a propulsé à la une des journaux people, mais était-ce vraiment là l'image qu'il recherchait ? Enfin, cerise sur le gâteau, l'épisode où il a voulu nommer son fils - sans diplôme - à la tête de l'EPAD, fut une lamentable erreur. Je passe aussi sur l'épisode du scooter du fils de Sarko, qui démontre que notre président n'était décidément pas un français comme les autres. Les français voulaient sans doute d'un président plus simple, moderne, et juste : le retour de l'"Ordre Juste" prôné par Ségolène Royal. Il voulait un présidence moins institutionnelle, et s'y est, au cours des premiers moi, brulé les ailes. Le président exige, le premier ministre exécute... Nicolas Sarkozy en première ligne a alors pris directement les tomates pourries en pleine face.

Sarkozy a beaucoup appris. Au fil de son mandat, il a pris plus de relief. Au cœur des différentes crises, à l'international, mais c'était déjà trop tard. Son image était déjà écornée. Beaucoup de français avaient des réactions épidermiques à l'évocation de son nom. La campagne s'annonçait comme un référendum pour ou contre Sarkozy. La crise a balayé les amélioration de pouvoir d'achat qui tardaient à se faire sentir, l'insécurité avait peut être reculée, mais des lois liberticides sur Internet comme Hadopi ont coupé Nicolas Sarkozy de toute une frange de la population, la génération Y (née entre 1980 et 2000), qui avait beaucoup moins de poids électoral en 2007. Mais plus que le bilan, c'est la personnalité de Nicolas Sarkozy que les français avaient du mal à accepter.

Difficile de défendre un bilan de crise. Nicolas Sarkozy a essayer à nouveau de siphonner le vote FN, oubliant qu'on ne dupe pas les électeurs deux fois, et qu'une campagne se gagne avant tout au centre. Combattre l’immigration d'un côté, c'est bien, mais c'est du réchauffé et ne répond pas du tout aux problèmes des Français. La solution du repli sur soi n'était sans doute pas adaptée pour sortir la France de l'ornière. Aucune proposition importante n'a permis de récupérer les voix populaires. Le candidat du pouvoir d'achat n'avait rien de mieux à promettre que rigueur et austérité.

L'entourage de Nicolas Sarkozy est aussi fautif de cet échec. Jean-François Coppé et Nathalie Kosciusko-Morizet n'ont su qu'aboyer sur les différents plateaux télé, sans aucun respect pour leur adversaires. Claude Guéant et Brice Hortefeux, avec leurs positions plus à droite que celle de Marine, ne pouvait qu'entrainer le rejet d'une bonne partie de la droite centriste et Chiraquienne. Sans oublier le grand fiasco du débart sur l'Identité Nationale.

Bref... Sarkozy c'est finit. Souhaitons que la droite profite de cette période d'alternance pour se renouveler, se moderniser, et faire un peu le ménage parmi ses rangs et ses idées.