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Génération Y, la génération des 20/30 ans, qui déboulent actuellement sur le marché du travail. La génération qui n'a jamais connu autre chose que la crise (ou les crises successives qui se sont produites depuis sa naissance).

Cette génération, comme toutes les générations, bouleverse un peu les codes. Ils ne sont pas, comme leur aïeuls de la génération X, des révolutionnaires baba cools. Non, ils sont plus pragmatiques. Ils savent que le monde ne changera pas du jour au lendemain, mais ils savent souvent s'en surfer dans ce monde, en profiter. C'est une génération qui aspire à plus de libertés, à allier réussite professionnelle et personnelle. C'est une génération qui n'est pas prête, comme celle de ses parents, à se sacrifier pour une entreprise, qui ne leur fait pas de cadeau et qui se débarrassera d'eux, sans aucun état d'âme, dès que cela sera nécessaire. C'est enfin une génération Internationale, qui n'hésite pas à aller chercher ailleurs ce qu'elle ne trouve pas sur place.

Les entreprises l'ont bien compris, et doivent s'adapter. Elles ont compris, souvent à contre cœur, que cette génération n'était pas 100% malléable. Que si elles veulent recruter et conserver leurs talents, elles doivent les rémunérer à leur juste valeur et contribuer à leur développement, tant professionnel que personnel.

Une chose que l’état semble avoir bien du mal à intégrer, à travers deux professions : enseignant et médecins.

La crise des vocations dans l'enseignement est patente. La faute à un système de recrutement et de gestion des carrières complétement archaïque. On ne fait pas aujourd'hui 5 ans d'études et passer un concours pour se retrouver nommé dans une zone sordide, où personne ne veut aller, à 300km de chez soi, pour un salaire relativement modeste au regard du niveau d'étude. Dans ce cas, autant aller enseigner ailleurs - pour ceux qui ont réellement cette vocation - ou aller travailler dans le privé. D'autre part, quel carrière pour un enseignant ? Il entre dans la fonction publique à 23 ans, et en ressort à 62 ans (bientôt 65 voire 70 ?). Il a certes des augmentation de salaire régulière, mais le travail devient vite, pour certains, lassant. Au bout de 4/5 rentrée n'a t'on pas fait le tour ? Même si les élèves ne sont jamais les même et les programmes évoluent quelque peu, la logique reste la même. Pire, certains, qui découvrent qu'il ne sont pas forcément fait pour cela hésitent à changer de voie, et ceux qui seraient tenté pour aller voir ailleurs n'ont souvent pas d'autre choix que démissionner partiellement ou totalement d'un statut que les protège par ailleurs.

Chez les médecins, la chose est similaire. Quand on s'installe comme médecin, on établit (ou rachète) une clientèle, peut être pas pour la vie, mais en tous les cas pas pour du court terme. Vouloir forcer des jeunes à s'installer dans les zones rurales est un non sens... Ils ont fait 7 ans d'études, assez complexes, dans des grandes villes, où ils se sont habitués à un certain confort et à des infrastructures qui n'existent pas à la campagne : transports en commun, cinéma, salles de spectacles, théâtres, musées, supermarchés, bars tendance, et bientôt crèches, écoles, collèges, lycées. Ils se sont mis en couple avec des personnes ayant des niveaux d'études similaires, et qui n'envisagent pas de sacrifier leur carrière à celle de leur conjoint : zone rurale, pourquoi pas, mais à quelques kilomètres seulement d'une grande ville.

Bref, l'équation n'est pas simple, mais il ne faut pas espérer - à quelques rares exceptions près - que des jeunes générations, qui vivent en tribus, soient tenté comme leurs ainés, de retrouver les charmes de la campagne profonde.