Ascenseur

L'ascenseur social semble en panne. Tout le monde a tôt fait de dénoncer le fait que les élites se reproduisent entre eux, et que les enfants de parents modestes ont moins de chance de faire des écoles prestigieuses que les enfants de cadres ou d'enseignants.

Pourtant, on regarde souvent le problème par le mauvais bout de la lorgnette. Plutôt de se poser la question du "pourquoi l'ascenseur social ne fonctionne plus ?", on reproche plutôt aux élites de produire des élites. on reproche aux personnes des étages ne faire des enfants qui restent aux étage. Je ne vois pourtant pas là un bien grand problème. Quand on fait des enfants, quelque soit notre situation, on souhaite, on espère, qu'ils bénéficient de conditions de vies au moins aussi bonnes que les nôtres, voire meilleures. on ne peut donc pas reprocher à des personnes ayant fait des études et qui ont une bonne situation, d'espérer et de faire en sorte que leurs enfants fassent de même.

Non, le problème est plutôt de se poser la question de "pourquoi peu d'enfants de milieux modeste (ouvriers et agriculteurs dans le temps, mais enfants des banlieue aujourd'hui) bénéficient d'un ascenseur social qui pourrait les amener à apporter du sang neuf dans les élites (qui se reproduisent quand même un peu entre eux). La société à changé. L'instit de campagne qui repère un enfant surdoué et le pousse jusqu'au certificat d'étude n'existe plus. Il ne faut pas stresser les gamins, ne pas trop leur en demander, ne pas les amener à trop se dépasser. Le niveau s'effondre, la culture générale classique est laminée, l'enseignement plus vraiment adapté aux nouvelles générations. Pas facile de conduire les enfants sur les longs chemins de la connaissance à l'heure ou facebook et twitter poussent à l’immédiateté sans fond.

Et pourtant, il faut absolument relever le défit de remettre cet ascenseur social en marche. Mais pas en tapant sur ce qui marche, pas en supprimant les classes dites élitistes qui poussent les élèves à se dépasser. Pas en nivelant le niveau par le bas. Non, il faut pousser chacun, à son niveau, à se dépasser. Sans décourager définitivement les élèves. On peut être exigeant et juste, exigeant sans être démotivant, exigeant sans être cassant.

Il faut ensuite rendre les grandes écoles vraiment accessibles à tous. Les écoles de commerce ont le vent en poupe, mais elles restent onéreuses pour ceux qui ont peu de moyens (entre 7000 et 10 000€ l'année). Pourquoi l'état se désengage t'il ainsi sur certaines formations ? Ne faudrait-il pas permettre d'avoir un barème plus progressif dans le coût des études, indépendamment de la formation choisie ? Les enfants de médecins qui se dirige vers des études de médecine payent des frais universitaires, alors que des enfants d'ouvriers, qui se dirigent vers des études de commerce, doivent payer des frais très onéreux. n'y a t'il pas là un problème ? Il devient nécessaire d'apporter un peu plus d'équité dans le coût des études supérieures. Cela ne permettra pas le redémarrage de l'ascenseur social, mais permettra de donner un petit coup de pousse à son redécolage.