Le Cri de Munch

Les gens à tendance paranoïaques sont pénibles : ils voient le mal partout. On en a tous, dans notre entourage, qui se sentent persécutés dès que la moindre bricole leur arrive. Ils ont l'impression qu'il n'y a qu'eux qui ont de petits problèmes, ils ne voient pas non plus que beaucoup ont des problèmes bien plus graves, qui nécessiteraient vraiment qu'on s’apitoie sur eux. Pour ces paranos nombrilistes, cette tendance à se morfondre est sans doute un moyen d'attirer l'attention sur soi, mais au fur et à mesure que cet état d'esprit s'installe, tout devient problème. Ils se font un monde du moindre souci quotidien, et finissent par lasser tout le monde. Les petits Calimero sont attachants au début, mais on a vite fait le tour, et la relation centrée sur les problèmes de l'un ne permet absolument pas d'aller de l'avant.

Le second type de paranos sont ceux qui voient le mal partout dans vos dire et vos actions. Vous leur faites un compliment ? Sans doute que vous ne le pensez pas vraiment, ou cherchez vous à les flatter pour leur soutirer une info ou un service. Vous faites un peu de zéle dans votre boulot ou trainez quelques minutes avec votre patron à la machine à café, c'est que vous cherchez absolument à obtenir une promotion. Il faut dire que eux, sont irréprochables : jamais ils ne cherchent à manipuler l'autre, à manœuvrer pour être bien vu de leur entourage. Mais bon, à bien y réfléchir, s'ils voient des mauvaises intentions dans vos actions, c'est sans doute parce qu'ils considèrent que ces actions sont faites dans le même but, avec les mêmes motivations, que si c'était eux qui les faisaient... L’arroseur arrosé.

Alors, mes chers paranos, arrêtez de voir le mal partout et profitez de la vie, au lieu de vous morfondre et de faire des petits calculs sur les intentions des autres. Je suis du genre naïf, je me fait donc facilement avoir, mais au moins, je ne me prend pas la tête à rechercher constamment les mauvaises intentions chez les autres.

Finissons ce billet par une citation de Confucius : « On a deux vies. La deuxième commence le jour où on réalise qu'on en a juste une. »