Minitel

Il est des objets, comme ça, qui ont marqué notre passé, notre enfance, et qui ont complétement disparu aujourd'hui. Un peu sur le modèle de Denis, je vais vous évoquer dans ce blog certains objets qui ont, à un moment ou un autre, marqué ma vie, mais qui font aujourd'hui parti du passé... J'inaugure donc aujourd'hui cette rubrique "rétro" avec le Minitel.

J'en voient déjà qui sourient : ce vieux machin maron, cette boite carrée qui trônait il y a quelques mois encore dans le bureau de papy, et qui nous servait, du temps où Internet n'existait pas encore, à rechercher un numéro de téléphone. C'est précisément cela... Mon premier Minitel, je l'ai découvert chez mes grands parents, fraichement retraités des postes. Je jouait avec, sans me connecter. J'avais 7 ou 8 ans. C'est le premier terminal informatique sur lequel j'ai pu passer un peu de temps. Passif, je tapais des lettres sur le clavier qui, magiquement, s'affichaient sur le terminal. Un intérêt limité, certes, mais un objet fascinant pour un gamin de mon age.

S'il fait sourire aujourd'hui, le minitel a quand même contribué à amener l'informatique dans les foyers Français. Plus précisément, la Télématique, c'est à dire l'informatique connectée - l’ancêtre de l'Internet - avec un terminal passif (sans capacité de calcul) qui permettait de consulter à distance d'énormes bases de données et des services. C'est comme cela, rappelons le, que l'annuaire numérique a connu en France un grand succès, et que de petits trublions ont pu faire fortune, amassant suffisamment d'argent - et d'expérience - pour se lancer avec succès dans l'Internet (spécial dédicace à Xavier Niel).

Quand on se connectait au seul service gratuit - l'annuaire - il fallait compter son temps. Les 3 premières minutes de consultation étaient gratuites, on était facturé au delà. Pas question donc de se faire gauler par les parents en ramenant une facture salée parce qu'on avait trop joué avec la boite magique. On allumait la boite, composait le 3611, attendaient la tonalité de connexion, avant de raccrocher le téléphone. La page se chargeait caractère par caractère, ligne par ligne, cela semblait parfois interminable, surtout lorsqu'on se trompait et qu'il fallait attendre le chargement complet de l'écran suivant pour pouvoir revenir en arrière (et attendre que la page précédente se recharge...)

Et pourtant, malgré ses limitations, le Minitel était avant-gardiste. Il n'a cependant n'a pas connu un grand succès à l'exportation, et a complétement été balayé par la révolution Internet. Le Minitel avait de nombreux atouts, mais c'était un système fermé, complétement lié à l'opérateur qui vous le louait. Internet, système ouvert et inter-opérable, à eu raison du cube marron Made-in-France qui trônait à côté de mon téléphone.

J'ai conservé mon Minitel, et même s'il ne me sert plus à grand chose, je le regarde parfois avec nostalgie.