Streaming

Le marché de l'écoute de musique en streaming est en passe de dépasser le marché physique des CDs, et de l'achat de musique en ligne. Après une décennie de tergiversations, où les acteurs du marché se sont cherché, ont mis des battons dans les roues des consommateurs - se tirant une balle dans le pied - le mode de consommation de musique pour les années à venir est en train de se dessiner. Finit l'accumulation de disque ou CDs physique, finit l'achat en morceaux. Les consommateurs veulent pouvoir - comme pour la télé avec les service de replay - choisir ce qu'ils veulent écouter, quand ils veulent l'écouter. Ils veulent ainsi pouvoir accéder à tout moment à l'ensemble du catalogue de musique, stocké dans les serveurs distants des plates formes musicales : c'est le streaming, que proposent les deux précurseurs - Deezer et Spotify - ainsi qu'un nombre croissant d'acteurs.

Deux modèles existent : le tout gratuit, moyennant quelques publicités entre les morceaux, et le modèle payant (une forme de licence globale privatisée) à 10€ par mois pour une écoute illimitée, sans publicité, pour une qualité de niveau MP3. Le problème, c'est que les internautes se sont habitués au modèle gratuit, et migrent lentement vers le modèle payant. Ceux qui ont choisit le modèle payant sont, en général, ceux qui sont passionnés de musique, qui ont un usage très "mobile" de la musique, ou qui ont investit dans les nouvelles solutions de diffusion de musique type "HiFI sans fil". Le modèle payant est pourtant le seul qui puisse assurer la pérennité du système. La publicité, c'est bien, mais le marché commence à saturer, en témoigne tous ces sites - même les plus sérieux - qui dégueulent de publicité, au risque de rebuter les internautes qui commencent à installer des bloqueurs de publicités en masse.

Alors, comment accélérer le passage des internautes au modèle payant. - Les majors - qui ont rarement les idées les plus pertinentes et innovantes en la matière - voudraient voir disparaitre le modèle gratuit. Une très mauvaise idée à mon sens, qui amèneraient les internautes à retourner vers les plates formes gratuite de téléchargement illégales, et donc à revenir 10 ans en arrière. - Les majors proposent aussi de revenir à un modèle gratuit - limité en nombre d'écoute. Cela peut effectivement être une solution, mais qui n'est sans doute pas suffisante pour inciter les utilisateurs à basculer vers le modèle payant. Mettre en place des barrière n'a jamais empêché certains de vouloir les franchir. - Deezer propose d'abaisser les prix, de façon à inciter plus de monde à basculer vers le modèle payant. Deezer estime que ce sont pour l'instant les passionnés de musique qui ont basculé vers le payant. Le prix est peut être trop cher pour les autres. Personnellement, je pense que 10€ par mois est un pris raisonnable au vu du service rendu. Baisser les prix faciliterais sans doute le basculement d'un plus grand nombre d'abonnés, mais cela ne permettra peut être pas de dégager sufisamment d'argent pour rendre le modèle économiquement viable. Et comment justifier, par la suite, l'augmentation des tarifs qui pourraient être appliqués.

Personnellement, je pense qu'il y a une solutions intermédiaire à trouver entre ce que propose les majors et ce que propose Deezer. Quelle différence aujourd'hui entre le modèle gratuit et le modèle payant ? En terme d'offre, elle est bien maigre. Ces offres se distinguent uniquement en terme d'usage (usage via un ordinateur pour le modèle gratuit, en mobilité pour le modèle payant) et pas du tout en terme de contenu. Quand on écoute la radio - par exemple - on accède pas à la totalité des titres d'un artiste; quand on achète pas le CD, on ne peut consulter la pochette... Ne faudrait-il pas réduire un peu l'offre gratuite, et créer des contenus exclusifs, réservés à ceux qui ont choisit la solution payante ? Par exemple, pour les nouveaux albums, rendre uniquement disponible en version gratuite les single et titre qui passent en radio, et la totalité de l'album uniquement pour ceux qui ont pris l'abonnement payant. Si ma proposition est trop restrictive, fournir uniquement 5/6 titres par album, voire la totalité de l'album "classique" et réserver la version "deluxe" aux abonnés payant. C'est en tous les cas - à mon avis - en différenciant les contenus ou en créant des contenus exclusifs, qu'on pourra inciter les utilisateurs à migrer vers une solution payante.