Je vous avais fait part dans deux de mes précédents billets du peu de cas que faisait certaines entreprises de leur jeunes diplomés ou des demandeurs d'emplois.

Hier, j'ai écouté (par hasard) sur Europe 1 la nouvelle émission Generations. Ils recevaient un enseignant d'une grande école de commerce qui disait recevoir de nombreux élèves ayant des compétences que n'avaient pas leur ainés (certains sont tri ou quadri-lingues) et qui ne trouvaient pas de boulot. Ces derniers trouvaient par contre assez facilement des stages de 6 mois. Il citaient ainsi le cas d'une de ses élèves qui est partie en stage de 6 mois dans une administration et qui se retrouvait à faire le boulot du fonctionnaire qui était censé l'encadrer. Le fonctionnaire en question bénéficie bien entendu de la sécurité de l'emploi et d'un salaire trés confortable au regard du boulot fournit. Le stagiaire à un statut plus que précaire : il n'est pas employé de la boite, si son stage se passe mal, il risque de ne pas obtenir son diplôme et il n'est rétribué que sous forme de libéralitées qui ne dépassent généralement pas 2/3 du SMIC puisque, dans le cas contraire, l'entreprise est obligée de payer les contributions sociales (sécurité sociale et chômage).

Beaucoup d'entreprises exploitent ainsi des stagiaires. Certaines (heureusement, une minorité) poussent même le vice jusqu'à avoir plus de stagiaires que d'employés. Les stagiaires sont de plus en plus considérés par les entreprises comme de la main d'oeuvre à bon marché : elles n'embauchent personne, mais accueillent volontier des stagiaires pour faire le boulôt. Et voilà pourquoi beaucoup de jeunes diplômés (souvent les meilleurs) s'expatrient à l'étranger pour trouver un travail dans lequel leur compétences seront valorisées.