Epreuve d'informatique au Bac ?
Par Tizel le mercredi 10 octobre 2007, 12:01 -
Enseignement
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Une nouvelle épreuve d'informatique pour les Bac S
Une épreuve d'informatique va être créé au BAC. Sur le papier, il faut s'en réjouir. Notre pays va peut-être, enfin, passer à l'heure numérique, même dans les lycées. Dans la pratique, c'est une toute autre histoires. Les personnes qui ont décidé de cette épreuve n'ont rien compris. L'épreuve va être préparée dans le cadre des cours de mathématiques au lycée. Par des profs de mathématiques qui n'ont, bien souvent, reçu aucune formation en informatique. Certains, ça fait peur, ne savant même pas se servir d'une souris. A quand des vrais professeurs d'informatique dans les lycées ? Le billet que j'avais écrit il y a déjà plus de deux ans - une éternité dans le monde de l'informatique - reste plus que jamais d'actualité.
Qu'est ce que l'informatique ? Contrairement à ce que beaucoup pensent, ce n'est pas - ou du moins pas seulement - l'utilisation des logiciels de bureautique type Word, Excel... L'informatique, ce n'est pas "être capable d'utiliser des logiciels existants", mais c'est plutôt "être capable de les concevoir, de les programmer". Dans le premier cas, vous achetez cher des logiciels à Adobe ou Microsoft (qui ne sont pas des entreprises françaises). Dans le second cas, vous pouvez produire des logiciels, que vous revendrez très cher - ou que vous distribuerez pour une bouchée de pain à votre entourage.
Cette méconnaissance de l'informatique par ceux qui nous dirigent est sans nul doute l'une des raisons pour laquelle nous n'avons pas vraiment d'entreprises emblématique (type Microsoft, Google, Mac, Sun, Cisco, AMD, Intel...) dans ce domaine en France et en Europe. Il faut absolument qu'on se réveille...
Commentaires
Dans le temps, il y avait une épreuve (en option) d'informatique. Je l'avais passée et c'était effectivement de la programmation (plus que des maths).
Par le passé, il y avait quelques créateur de logiciels réputés en France... désormais rachetés par les grands groupes. Les programmeurs français ont encore la côte, je pense !
Ce n'est pas en supprimant les animateurs informatique pour les écoles primaires - ainsi que l'a fait la Mairie de Paris - qu'on ferra avancer les choses. Cela fait deux ans aussi ...
Je me souviens des écoles pas mal équipées - lorsqu'elles l'étaient -, mais avec les logiciels dont tu parles et des maitres pas formés ou par des IUFM considérant, justement, que l'informatique c'est la bureautique : on va vers la PAO afin de réaliser le journal de l'école ...
Utiliser - aussi, pas seulement - le langage Logo était devenu tabou ; vous pensez, cet outil pédagogique était lié à Piaget, Papert ; un sacrilège ...
Je ne connais pas une ligne d'un programme et je m'en porte très bien. Il faudrait peut être que vous pensiez quel est la réalité du niveau en bureautique de nous les petits français. La plupart d'entre nous ne savent pas faire un tableau très simple sous Excel, la mise en page sous Word reste une énigme et la maitrise des webmail est très limité, beaucoup se contentent d'Hotmail.
Alors je pense que dans ces condition l'école et le collège devraient se charger de faire en sorte que les élèves sachent utiliser les outils nécessaires au quotidien, programmer ce n'est pas il me semble une priorité.
C'est vrai que les profs étaient très impressionnable (surtout il y a quelques années) dés que je faisais une belle mise en page ou un beau powerpoint j'attirais l'admiration de mes profs, même de mon prof de techno chargé de nous enseigner la bureautique (c'était un incapable). Je me souviens de ma présentation d'IDD, j'étais le seul à avoir fait une présentation powerpoint et mes petits enchainements qui feraient rire n'importe qui aujourd'hui étaient avaient réussi à impressionner la classe et le jury.
Evret, tu as tord et raison à la fois...
Oui, tu peux t'en sortir très bien sans rien connaitre à l'informatique, mais dans ton futur métier, tu devra forcément utiliser l'outil. Plus vite tu te familiarisera avec, plus vite tu pourra faire des choses évoluées.
Dans le même ordre d'idées, on peut très bien vivre sans rien connaitre du programme de Français ou d'histoire. Ce que tu vois en Eco n'est pas indispensable non plus. Tu est en section ES, normal qu'on ne vous apprenne pas à programmer. Par contre, on pourrait vous apprendre à vous servir d'excel et access, car je suis persuadé qu'un jour, tu seras confronté au problème. En L, on pourrait apprendre l'utilisation de Word, apprendre la recherche d'informations sur le WEB... En S, Excel également, mais aussi à programmer des choses basiques. La bonne utilisation de l'outil informatique est devenu au moins aussi important que l'enseignement des mathématiques et de la physique. Mais cette enseignement doit être dispensé par des professionnels du domaine.
Tizel
Alors je pense que la programmation c'est quelque chose de très pointu et je ne la vois pas comme un enseignement général.
Il existe déjà une initiation à la programmation dans le cursus scolaire : au collège, en techno, on nous a appris à faire des programmes simples en basic. C'est selon moi suffisant pour faire naître des vocation là où il en faut sans donner à des gens de l'inutile.
Non, je pense vraiment que les cours de bureautique, c'est à dire d'Excel et de Word sont indispensable, car quand je vois le nombre de gens qui font de la mise en page à coup de touche espace et de touche entrée, ou quand je vois des gens qui tapent un à un une série de chiffres "1, 2, 3, 4..." dans excel alors qu'il est capable de le faire tout seul, je suis un peu dépassé. En même temps du coup je me trouve super bon en bureautique.
Il y a le C2i et le B2i qui devraient donner des bases de la bureautique, mais... combien sont-ils, ces gens qui négligent nos cours de Word et d'Excel, convaincus qu'ils savent bien utiliser Word alors qu'ils ne produisent que des documents inexploitables et mal fichus ? :(
Olivier, je me rappel très bien avoir utilisé Logo en primaire. Une petite tortue qui se déplaçait sur l'écran et qui faisait des dessins. Ce n'était pas de la programmation, mais il fallait tout de même être rigoureux dans l'écriture des instructions pour faire se déplacer correctement la bête...
TizelPas cet argument sous ton clavier, cher Tizel. C'était celui d'une EN décadente dans les années 90. Logo ne s'arrête pas à sa tortue. Inspiré de Lisp il était aussi utilisé pour commander des machine outils ; en robotique, quoi ... Tu étais aux marches de l'IA sans sortir de l'INRIA. Un cursus faisait passer de Logo à Lisp puis Prolog. Je connais la guéguerre des amateurs de Pascal à laquelle ceux des amateurs de C ont eut l'intelligence de ne pas se mêler. Si le lien en signature fonctionne, va jeter un oeil et tu me diras aussi si les fractales, avec la tortue, ce n'est pas de la programmation. Programmer n'est pas que créer des outils ou des jeux et, en fait, on peut aussi le faire en Logo ; pour le plaisir de l'exercice (voir ma Compilation à partir de la même oage) ...
Je ne suis pas experte en informatique, j' ai tout appris sur le tas,j' ai suivi plusieurs formations et stages sur différents logiciels le pack office mais aussi access, ciel, sage ligne 100, SAP,power point, et j' en passe et des meilleurs, la plupart des instructeurs n' étaient pas des profs informatiques à part pour SAGE ou nous avons eu la chance d' avoir un de ces concepteurs. Là ou j' étais la plus étonnée (j' ai toujours travaillée pour des groupes internationales), ce fut pour la formation de SAP ou ils nous ont envoyés des formateurs polonais avec des traducteurs pour ceux non bilingue qui n' en savaient pas plus que nous sur ce logiciel, outre la barrière de langue, un parlait anglais, l' autre espagnol ( quoique ma chance par rapport à mes collaborateurs fut que l' homme qui partage ma vie soit d' origine polonaise), ils ont eu une formation sommaire d' une journée et devaient faire le tour des filiales françaises pour former les gens sur la nouvelle version SAP, alors qu' eux mèmes ne maitrisaient rien, tout cela pour dire qu' il n' y a pas qu" à l' école que le problème informatique se pose, au sein de l' entreprise aussi, pour réduire les coups on fait des formations sommaires avec photocopies de modules et des instructeurs souvent dépassés eux mèmes. Ceux qui s' intéressent à l' informatique savent s' adapter et apprenne tout seul sur le terrain, les autres pèchent et après on s' étonne des retards de travaille et de l' inéficacité des procédures méthodologiques.
Je crois que cela serait une bonne chose en effet que de vrais informaticiens forment les élèves dans les écoles et aussi dans les entreprises, on gagne en éfficacité et à long terme, c' est un bon investissement.
Ma fille est en 6ème informatique, son prof de techno plus leur propose comme projet de créer un CD ROM intéractif sur Médiator 7 pro.
Elle a la chance d' aimer cela et maitrise déja le pack office, personnellement, je ferais en sorte qu' elle prenne des cours privés avec un vrai prof si je vois que le cursus scolaire ne lui donnent pas toute les chances de se perfectionner en informatique.
Je crois qu' avec de la motivation et tout les moyens et outils qu' internet et que l' informatique nous met à dispositions, on peut arriver à se perfectionner soi mème, la volonté suffit souvent à abaisser les barrières de l' ignorance.
Encore, juste un petit mot, Tyzel, je suis trop bavarde , je sais, il y a la Hot line, mais bien sur chaque appel à un coup, et la consigne est toujours de l' utiliser en cas d' urgence, je pense que cela couterais moins cher aux entreprises sur le long terme de former leur collaborateur sur les logiciels avec de vrais informaticiens en leur donnant des formations globales et plus définis selon les services que de devoir toujours ce reposer sur la hot line mème si elle est toujours très compétente.
Mais non, Flybird, tu n'estpas trop bavarde. Dans mon billet, je parle de l'informatique dans les écoles, collèges et lycées, mais ton commentaire montre que cela finit par avoir des répercussions dans le monde du travail...
Commentaire très intéressant d'ailleurs, car les entreprises - dont les dirigeants méconnaissent souvent l'outil informatique - ont souvent des difficultés à maitriser cet outil. Je ne parle pas non plus des administration où on forme des agents sur des logiciels qui ne sont mis en place qu'un an plus tard... C'est à dire quand l'agent a tout oublié.
L'informatique, c'est un peu de théorie - pour partir sur de bonnes bases - et surtout, beaucoup de pratique.
Tizel
Passans le bac cette année et étant confrontée à cette nouvelle "lubie" de l'éducation nationale je peux vous dire que les élèves n'en pensent pas du bien. Nous sommes en terminale s avec un programme de maths hyper chargé et on nous prend sur ces heures là pour nous faire expérimenter une épreuve qui sera notifée dans notre dossier sans compter pour notre bac (mais ça heureusement j'ai envie de dire).
Si le but est de nous familiariser avec l'informatique je pense qu'il y vraiment d'autres moyens de le faire pour des élèves de terminale! Et j'ai un papa informatitien donc bon je sais à peu près de quoi je parle.
Personnellement je trouve que l'épreuve est mal faite (nous servons de cobaye donc nous avons les premieres versions de l'épreuve...).
Vive l'éducation nationale!
Merci pour ce témoignage au combien révélateur. Avant de former les élèves, il faudrait peut être voir à former les profs. Mais bon, les hauts fonctionnaires et inspecteurs d'académie qui ont pris cette décision sont sans doute beaucoup trop éloignés des réalités du terrain et ont une trop grande méconnaissance de la matière qu'ils souhaitent faire enseigner.
Tizel
Et je reviendrais sur le mot "former". Dans la pratique nous on a la chance d'avoir un prof qui a suivi les stages et qui peut nous répondre si on a une question sur les logiociels en gros. Mais le fait est que vu le programme de TS le prof s'arrange pour nous donner un devoir maison de ce type aux vacances et là on se débrouille seul. C'est de l'auto-formation j'ai envie de dire. Sans parler des questions qui sont quand même assez mal agencées! Dans la pratique ça reste globalement une contrainte et non pas une formation.
Mathilde.