Il y a deux ans, j'avais écrit un billet sur la grève des cheminots. Depuis quelques semaines, tout le monde l'aura remarqué, nos cheminots ont ressortit leurs banderoles pour défendre leur régime de retraite. Ils défendent leur régime d'exception, chèrement acquis par des années de lutte. Certains arguent que ce n'est pas à eux de s'aligner sur le régime général, mais plutôt au régime général de s'aligner sur eux.

Le problème est que ce régime spécial a été négocié à une autre époque. L'époque de la pelle à charbon. L'époque où la durée de vie était beaucoup plus faible qu'aujourd'hui. L'époque où la France et la SNCF connaissaient un age d'or. Il y a bien longtemps maintenant que les régimes spéciaux de retraite sont financés à prix d'or par le reste de la population. Hors, les systèmes de retraites sont basés sur la solidarité entre générations, entre les personnes qui travaillent et celles à la retraite. Aujourd'hui, personne ne le niera, les caisses de retraite ne sont plus à l'équilibre. Dans un régime ou une famille "solidaire", quand les temps sont durs, tout le monde doit se serrer la ceinture et faire des efforts, et pas seulement quelques individus. Le gâteau doit être partagé à part égales entre tous les individus, et non pas donner plus à certains parce qu'ils ont pu, jusqu'ici, avoir des parts de gâteau plus importantes. Si la prise en compte de la pénibilité du travail doit être prise en compte, pourquoi le serait-elle qu'à EDF et à la SNCF ? En quoi un poste de secrétaire est-il plus difficile à la SNCF que dans les autres services publics ? En quoi un poste de guichetier à la RATP est plus pénible qu'à la poste ou à Monoprix ? En quoi un poste de conducteur de train est-il plus compliqué et pénible que celui d'un pilote d'avion ? En quoi un poste de contrôleur de train est-il plus complexe que celui d'un policier ?

N'oublions pas la devise de notre nation. Liberté, certes, mais aussi et surtout "Egalité et Fraternité"...