Plusieurs cas de suicides - ou de tentatives de suicides - en quelques semaines chez France Telecom ont mis en évidence le mal-être des salariés de l'entreprise nationale. Baladés de restructurations en restructurations, les salariés ne comprennent plus où va l'entreprise, quelles sont leurs perspectives de carrières, ce que l'entreprise à encore à leur offrir, et enfin, et surtout, quel est le sens de leur travail.

Pourtant, à regarder autour de moi, le cas de France Telecom est loin d'être isolé. Nombre de personnes subissent des pressions, sont au bord de la dépression ou du suicide, à cause de l'ambiance dans leur travail. Cela a toujours existé me direz vous. Certes, mais les choses semblent s'accélérer depuis plusieurs années. De restructurations en restructuration, de mutations en mutations, les employés sont malmenés. Oh, certes, il n'y a pas que le boulot dans la vie, mais la sphère privée subit forcément les problèmes du monde du travail. Pas facile pour un employé d'être muté tous les 2/3 ans. La famille n'est pas toujours capable de suivre. Pas facile pour un employé de revenir à la maison, le sourire aux lèvres et de bonne humeur, quand sa journée a été un enfer.

Les employés se sentent traités comme des pions. Trop rares sont les entreprises qui sont suffisamment à l'écoute de leurs employés pour savoir ce qui les motives. Quels sont les raisons - au delà des raisons purement alimentaires - qui les poussent à se lever le matin pour aller travailler ? Trop rares sont les entreprises qui ont un plan de gestion des carrières de leurs employés. Les services des ressources humaines ne font même plus semblant et affirment eux mêmes que pour évoluer, il faut changer de boite. Ces services gèrent des ressources, pas des humains. Si par dessus cela, vous rajouter des chefs toxiques, qui ont évolués non à cause de leurs compétences, mais uniquement car ils savent jouer des coudes, vous pouvez aller à la catastrophe. Je suis toujours effarés de voir que des gens, sans qualités humaines, incapable d'être à l'écoute, accèdent à des postes de direction. Combien subissent un management autoritaire, dans lequel ils n'ont pas leur mot à dire, et où toute critique est systématiquement sanctionnée ?

Il serait grand temps que les politiques, les syndicats et les entreprises (MEDEF inclus) se penchent sur le problème, avant que le travail ne deviennent l'une des principales causes de mal être.