Bulle Internet

Au début des années 2000, l'euphorie a gagné le monde de la nouvelle économie numérique. Une euphorie où beaucoup voyaient des dollars dans chaque bit d'informations qui circulait sur la toile. Chacun devait faire partie de cet eldorado où l'argent coulait à flot, et où les promesses de gain étaient phénoménales. Hélas, cent fois hélas, il ne faut jamais oublier que les arbres ne montent pas jusqu'au ciel. Le jour où la bulle Internet a explosé, beaucoup en ont pris pour leur grade, et seul les entreprises aux concepts les plus solides ont réellement subsisté. Un excellent documentaire sur le sujet est disponible sur Internet : Quand l'Internet fait des bulles. Je ne peux que vous inciter à le regarder si vous ne le connaissez pas.

Avec le Web 2.0 - le web participatif, avec ses réseaux sociaux - on aurait pu craindre une même bulle spéculative. Mais les investisseurs, sans doute échaudés par la première bulle, ont sans doute été plus mesuré dans leurs investissements. Pourtant, depuis quelques semaines - et avec peut être un peu de retard - on assiste à des entrées en bourse étonnantes. Ainsi, Linkedin, l'un des plus important réseau social professionel a fait une entrée fracassante, en étant valorisé plus de deux fois sa valeur d'entrée en bourse dès le jour de son introduction. Pourtant, même si les réseaux sociaux ont connu une forte audience ces dernières années, je pense qu'ils ont atteint un certain palier en terme d'utilisateurs. Si Facebook par exemple comporte de nombreux inscrits, combien sont réellement actifs quotidiennement ? Je constate autour de moi que beaucoup reviennent de ses réseaux sociaux aux centaines d'amis qu'ils ne voient jamais, pour revenir à une poignée d'amis bien réels.

Viens ensuite le cas de Groupon, le site web à la mode, dont je n'avais encore jamais entendu parler avant que des rumeurs aient couru sur un possible rachat par Google. Qu'est ce que Groupon ? Un site qui vous propose des bons de réduction et d'achat chez des commerçants situés à proximité de chez vous. C'est le principe de l'achat groupé... Les rabais atteignent en général près de 50%. La croissance de ce site semble spectaculaire, alors que pour moi, le concept n'est finalement pas très novateur. Même notre cher Nanar national fait un peu la même chose. C'est sans doute les réductions qui attirent le plus le client. Comment se rémunère Groupon ? Tout simplement en prenant 50% sur les ventes réalisées. Donc pour un rabais de 50% sur le prix affiché, c'est en fait une réduction de 75% que doit faire le commerçant. Certains commerçant commencent déjà à trouver qu'il s'agit d'une arnaque... Mais bon, c'est semble t'il tout bon pour les investisseur. Car avec une telle marge de 50% sur les ventes, sans assurer la logistique de livraison derrière (comme doit par exemple le faire Amazon), la marge bénéficiaire doit être énorme... Et pourtant, même pas, Groupon brule sont argent. Alors que son chiffre d'affaire est passé de 94 000 dollars en 2008 à 713,4 millions de dollars en 2010, Groupon a produit un déficit net de 413 millions de dollars en 2010, soit plus de la moitié de son chiffre d'affaire. Ses dirigeants ont beau dire avoir privilégié les investissement et les croissance à la rentabilité, on peut quand même se poser la question - face à de tel chiffres - de la viabilité du projet. Surtout que, contrairement à Google ou, dans une moindre mesure Facebook, il n'y a pas réellement d'innovation technologique dans le concept de Groupon. Je suis sur que Vente Privée et d'autres ne tarderont pas à copier le modèle...