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Quelques jours avant le bac, les chaines de télévision multipliaient les reportages sur les techniques de triche de plus en plus sophistiquées. Face aux nouvelles technologies, les James Bond en herbe n'avaient qu'à bien se tenir, et comme dans tout bon film d'espionnage, des fuites ne pouvaient que se propager dans un navire qui prend l'eau de toute part. Quand on voit qu'on est incapable d'organiser le concours de l'Internat de médecine dans de bonne conditions, comment en pouvait-il être autrement pour le bac.

Face à la fuite sur le premier exercice du Bac S, Luc Chatel - notre cher ministre de l'éducation nationale - a décidé d'invalider l'exercice en redistribuant les points sur les autres exercices, tout en donnant des consignes pour que les profs ne soient pas trop exigeants. 4 points redistribués, plus 1 point donné parce que la question était ambiguë, bref, autant dire qu'on a donné 5 points ou presque à tout le monde. Et on entent déjà dire ici et là que, si mon fils rate le bac, c'est parce qu'il a passé tout son temps sur ce seul exercice... Mouais, faut pas abuser quand même. Le BAC S n'est pas validé que sur le seul examen de maths. Les profs ont, depuis des années, des consignes pour, non pas réduire leur exigences, mais pour ne plus être exigeant du tout. Si l'élève a donné un semblant de bonne réponse, pas justifiée ou mal justifiée, on donne les points quand même. C'est du grand n'importe quoi, une grande mascarade.

Et après, on va nous dire que si la France s'écroule dans les études internationales - type PISA - c'est que ces dernières ne sont pas taillées dans l'esprit de notre système. Bah, bien sur...

Et d'entendre certains nous ressortir les vieilles recettes, introduisant le contrôle continu dans l'épreuve. C'est certes, intéressant, mais la porte ouverte à ce que l'éducation nationale - inspecteurs en tête - et parents d'élèves, fassent la pression sur les profs pour sur-noter les élèves. Les parents demandent à sécuriser le parcours des élèves, à les protéger des aléas des examens... Les pauvres choux. Et comment feront-ils quand ils seront confrontés au monde du travail ? Aléats, frustrations, évaluations font quand même parti du lot quotidien auquel il faut se préparer dès la petite enfance.

Le bac n'a plus de valeur... Pour entrer dans les établissements sérieux, il faut remplir des dossiers, passer des concours. Bref, on privatise de plus en plus la sélection. Ceux qui ont leur bac au rabais échouent bien souvent dans le supérieur et viennent grossir les bancs de l'ANPE.

Le bac devrait s'assurer que chaque élève qui l'a a bel et bien acquis un seuil de compétences minimales. Un bachelier S devrait pouvoir réaliser une règle de 3, un bachelier L devrait pouvoir tenir une discussion en anglais, un bachelier ES devrait savoir décrypter un article économique simple... De même qu'aucun élève ne devrait entrer en sixième sans savoir lire, écrire et compter... On en est loin...