Dimanche, et à plus forte raison le 6 mai prochain, nous allons aller voter pour élire notre futur président de la république. Cela sera l'accomplissement d'une longue campagne, presque trop longue au regard de la durée du mandat (5 ans). Une longue campagne mais qui a permis aux projets des uns et des autres de murir. Les positions des principaux candidats se sont précisés au fil des jours, pour le meilleur, et parfois pour le pire.

J'entends ici et là des gens qui disent "je ne voterais pas pour cette personne là" parce que certaines de ses propositions vont à l'encontre de mes conviction, sont trop extrêmes. J'en entends d'autres qui disent "je ne voterais pas pour ce candidat là", car son programme manque de précision et de vision pour être appliqué. Les échanges entre les partisants des uns ou des autres sont souvent assez virulents, tantôt tranchés, tantôt indécis. Je suis assez heureux qu'au sein de la blogosphère qui m'entoure, on arrive à en parler, tout en se respectant. Evret, Sheiro, Thomas, Edwoodjr, Ecrivateur, Olivier, Fred, David et Raf ont apporté sur se blog leur pierre au débat. Certains sont Sarkozyste, d'autres Royalistes, d'autres supportent Bayrou, d'autres peuvent être enfin tentés par d'autres candidats. Débattre, et se respecter, en écoutant les arguments des uns et des autres, voilà l'essentiel.

Cependant, il faut relativiser les critiques des uns et des autres. Non, la France ne deviendra pas un état policier et il n'y aura pas de révolution si Nicolas Sarkozy est élu. Non, la France n'arrêtera pas de fonctionner et ne courra pas à la catastrophé économique si elle est élue. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'un président donne certes, une direction, mais ne gouvernera pas tout seul. Ségolène ne sera pas ministre de l'économie, Nicolas ne sera plus ministre de l'intérieur. Il faudra qu'ils composent avec leur gouvernement, et surtout, avec la majorité que leur donnera les français. Sur ce point, il y a fort à parier qu'aucun des deux candidats ne bénéficiera d'une majorité à l'assemblée aussi large que ne l'a eu Jacques Chirac ces cinq dernières années. Certaines des propositions de Nicolas Sarkozy ont dernièrement fait débat à l'assemblée, malgré que cette dernière soit majoritairement tintée de bleu. Il n'y a aucune raison que ce débat n'ait plus lieu, une fois Sarkozy élu. De même, Ségolène ne pourra peut être pas faire passer certaines réformes économiques qui ne seraient pas assez construite et qui seraient contraire aux intérêts de notre pays.

Alors, ne craignons pas de voter pour l'un ou pour l'autre. Sarkozy gouvernera nécessairement avec des gens plus modérés (comme Borlo) et Royal, avec de bons économiste (type DSK). La question est plutôt de savoir qui sera le plus à même de porter et supporter le gouvernement qu'il nommera à la suite de son élection, qui fera le mieux évoluer nos institutions et quel rôle il donnera à un président "nouvelle génération".