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Dans quelques jours, les lycéens vont se lancer dans les épreuves du Baccalauréat. Comme chaque année, cela va commencer par la Philosophie, et tous les journalistes de France et de Navarre vont être réquisitionnés pour aller interviewer des lycéens plus ou moins stressés, qui semblent jouer leur vie à travers ce précieux sésame. Jouer leur vie, certes, car c'est un passeport quasi-indispensable pour entrer dans le supérieur. Un rite initiatique important, pour montrer que l'on entre dans le supérieur, qui marque pour beaucoup la fin du lycée, l'éloignement d'avec les parents pour aller dans la grande ville, poursuivre ses études. Un rite au final plus important que le passage à la majorité : l'obtention du bac demande quand même, quoi qu'on en dise, plus d'efforts que d'atteindre naturellement les 18 ans.

Beaucoup de stress et d'enjeux pour un diplôme pas si sélectif puisque 9 candidats sur 10 vont l'obtenir, et que la moitié d'entre eux obtiendront même une mention. On peut dire que le niveau du baccalauréat baisse, que beaucoup d'entre eux n'auront en réalité pas travaillé assez pour obtenir le précieux sésame, mais là n'est pas mon principal propos. Il est indéniable que les lycéens qui passent le bac maitrisent beaucoup moins la plupart des notions que leurs ainés, mais on leur demande parfois trop de choses aussi, dispersées. Les libertés introduites dans les programmes amènent des flous à la fois dans la façon de préparer les épreuves, et dans le niveau réel des lycéens (une bonne partie des épreuves sont maintenant passés directement dans le lycée, avec les profs des étudiants eux mêmes : EPS, TPE, épreuves pratiques, TPE et j'en passe...). Bref, on est de moins en moins devant un diplôme universel attestant d'un niveau, mais dans un concours où 9 candidats sur 10 sont retenus.

Pour autant, malgré le fait que beaucoup dénoncent la panne de l'ascenseur social, 50% des bacheliers de cette année décrocheront le bac alors qu'aucun de leur deux parents ne l'a eu (un bachelier sur deux sera le premier de sa famille). Pris individuellement, le niveau baisse peut être, mais de façon globale, en moyenne, il n'est pas impossible que le niveau monte. Tout au moins, le nombre de lycéens confrontés aux problématiques vues au lycée a tendance à augmenter. Les mentions se sont par ailleurs généralisées. Alors qu'en 1998, seul 25% des bacheliers décrochaient le bac avec mention, il sont 50% aujourd'hui. Signe peut être qu'individuellement le niveau baisse (et donc que mécaniquement, il y a plus d'étudiants qui décrochent une mention), mais signe aussi que le niveau d'éducation global a peut être tendance à augmenter.

Autre point, la féminisation des diplômes. Désolé les gars, mais les demoiselles sont meilleurs que vous pour décrocher un diplôme. Les taux d'obtention de diplômes de niveaux bac et plus est plus élevé chez les filles que chez les garçons. Ainsi, parmi les 25/34 ans, 71% des filles ont un niveau bac ou plus, contre à peine 61,3% des garçons. Presque 10 points d'écarts... Ecart qui ne fait d'ailleurs que s'accroitre au fil des générations.