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Les adolescents et jeunes adultes d'aujourd'hui sont nés avec un clavier dans les mains. Né au début des années 80, je fais partie de la génération dite Y. J'ai donc vécu la démocratisation de l'informatique, au cours des années 90. Pourtant, ce n'est qu'après mon bac que j'ai eu accès à mon premier ordinateur, à la fin des années 90. Au cours de mon adolescence, j'étais quand même assez fasciné par l'univers des jeux vidéos, puis de l'informatique. Quand j'ai eu mon premier ordinateur, j'ai rapidement cherché à comprendre comment il marchait, ce que je pouvais faire avec, comment l'optimiser, le configurer, le faire évoluer... A l'époque, j'avais Internet via un modem, et comme la connexion était facturée à la durée, il fallait aller à l'essentiel. Pas question de passer des heures à flâner sur les réseaux sociaux. De toute façon, à cette époque, ça n'existait pas. Il fallait faire preuve d'une certaine ingéniosité pour dompter l'ordinateur, pour lui faire faire ce dont on avait envie. Rapidement, pour réussir à aller plus loin, il fallait mettre les mains sous le capot, développer soi même les petits logiciels qu'on a besoin. Pour optimiser le PC, il fallait manipuler des fichiers de configuration abscons. Une virgule manquante, un espace en trop, pouvait amener à un crash du système...

Aujourd'hui, rien de tout cela. L'informatique s'est démocratisée. L'accès à Internet aussi. Les logiciels utiles se sont multipliés, de sorte qu'il est désormais difficile de ne pas trouver chaussure à son pied. On trouve des logiciels intuitifs pour chaque besoin, et même des logiciels qui répondent à bien plus que nos besoins. Rares sont les fois où on a besoin de développer par soi même. Quand j'ai créé mon premier site web, il a fallut que je me lance dans l'apprentissage du HTML, puis, plus tard du CSS et du PHP. Aujourd'hui, chacun peut créer un petit site ou un blog en quelques minutes, sans rien connaitre des langages de programmation de l'Internet.

C'est un progrès, certes, mais du coup, les gens - et les jeunes qui vont travailler dans ces domaines - s'intéressent beaucoup moins aux technologies sous-jacentes. Ils ont l'impression que toutes les technologies qui font parti de leur quotidien sont relativement faciles à réaliser. Que cela se fait facilement, naturellement. Pourtant, pour obtenir de bon résultats, il faut passer des heures pour apprendre et maîtriser ces technologies.

Pour susciter des vocations dans ces domaines, il est urgent de démystifier ce qu'est l'Informatique. Il y a une différence énorme entre "l'usage" que l'on peut avoir de l'informatique et ce dont il s'agit réellement. Dans certains pays, des initiations à la programmation sont réalisés dès les collège, alors qu'en France, l'Informatique est une discipline qui vient à peine de faire son entrée dans les programmes de classes préparatoires... C'est dire le retard que l'on peut avoir... Mais bon, ça va, on enseigne encore le Latin, l'avenir de nos bambins est assuré. Mais pour eux, l'informatique et l'ordinateur risque de se limiter à utiliser Skype, Facebook, Instagram et Deezer... Pas certain dans ces condition que l'industrie numérique ait un grand avenir en France.