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Le marché physique de la musique (majoritairement des CDs) ne fait que décroitre, années après années. Les acteurs ont longtemps pensé que les consommateurs que nous sommes allaient se tourner vers l'achat massif de musique en ligne. Ces fichiers numériques, dans un premier temps vérolées aux DRM, ont dégouté certains, et pour longtemps, de l'achat de fichiers musicaux. Objectivement, qui achète de la musique légale aujourd'hui ? (tout au moins, autant qu'avant ?). J'achète encore des CDs, mais plus parce que j'aime bien l'artiste et que je souhaite le sponsoriser, que pour la musique qu'il y a dessus, que j'ai souvent déjà écoutée sur Deezer avant d'acheter le CD. Acheter un fichier, quel intérêt - mis à part encore une fois sponsoriser l'artiste ? Je peux avoir gratuitement ce même fichier sur Internet, et pas que sur des plates formes illégales, puisqu'il n'y a rien de plus facile et indétectable de ripper une vidéo YouTube.

Ce mouvement de la baisse des ventes de musique est inéluctable, et l'état et les maisons de disques, au lieu de trouver une alternative, ont cherché à le ralentir, et ont en réalité promu et accéléré le mouvement : Hadopi, DRM, taxes diverses sur les supports numériques, négociation musclées avec des acteurs comme Deezer... Autant de décisions qui ont créé une fracture certaine entre les maisons de disques et les consommateurs. On se croirais du temps où on essayait d'améliorer la bougie pour lutter contre l’électricité, de la lutte entre la voiture à cheval et le moteur à explosion, du chemin de fer contre la diligence.

A l'heure de la dématérialisation et des services dans le cloud, il est absurde de stocker des milliers de fois le même fichier, quand un seul fichier, disponible de tous, nécessitera moins d'espace. Car au final, sur tous les MP3 que chacun stocke chez lui, combien en utilisons nous réellement régulièrement ? Presque aucun. Comme pour un CD, après l'avoir écouté en boucle une centaine de fois, on passe à autre chose. On aime juste se le repasser de temps en temps, tant par plaisir et que par nostalgie.

L'avenir est donc aux plates formes de Streaming, Deezer et Spotify en tête, rejoints par les grands acteurs que sont Apple et Google. La licence globale tant décriée est finalement là, gérée par des entreprises privées. C'est sans doute mieux ainsi, tant l'état aurait mal géré la chose : il aurait levé un impôt, puis monté une usine à gaz, inefficace et inutile. Souhaitons juste que les principaux acteurs français en lice - Deezer et Qobuz - arrivent à tirer leur épingle du jeu, pour qu'enfin émerge un géant de l'internet qui soit européen.

Il risque d'en être de même pour la vidéo à la demande, en ligne. Le service ne pourra être viable tant que les acteurs ne seront pas capable de fournir tous les contenus que j'ai besoin, à un prix modéré. Un service de type pop corn time, simple et efficace, tout en étant légal.