Nissim de Camondo

Je souhaitait à l'origine visite le musée Jacquemart-André, situé sur le Boulevard Haussman. Mais devant la queue et le temps d'attente, il a bien fallut trouver une solution de repli. Je me suis donc orienté vers le musée Nissim de Camondo, situé à quelques pas de là, dans une rue adjacente au parc Monceau. J'ai ainsi découvert un musée que je connaissait pas, et avec lui, le passé chargé et le destin tragique d'une riche famille parisienne.

La famille Camondo est une riche famille de banquiers qui se sont installés à Paris - pour affaires - en 1869. Comme vous le comprendrez par la suite, bien mal leur en a pris. Moïse de Camondo a alors 9 ans et est destiné à reprendre la gestion de la fortune familiale. Moïse se passionne pour l'art, et surtout l'art du 18ième siècle. Pour héberger sa collection, il souhaite un écrin fastueux. Il fait donc raser son hôtel particulier de style napoléonien pour faire construire une demeure fonctionnelle, de style 18ième. Nous sommes alors en 1910, à l'aube de deux grandes tragédies. D'un mariage plutôt raté, Moïse a eu deux enfants : Nissim et Béatrice.

La premières guerre mondiale éclate. Nissim est engagé dans l'armée de l'air dès le début de la guerre. Il trouvera la mort le 5 septembre 1917. Moïse ne se remettra jamais vraiment de cette perte. Il délaisse ses affaires, mais pas sa collection qu'il continue d'enrichir, jusque sa mort en 1936. Voyant que sa fille Béatrice était plus férue d'équitation que de sa collection, Moïse a décidé de léguer son hôtel particulier ainsi que toute sa collection à l'état Français pour en faire un musée, nommé en mémoire de son fils : Nissim de Camondo.

En 1945, la seconde guerre mondiale éclate. D'origine juive - et pourtant convertie au christianisme - Béatrice est déportée à Auschwitz (avec son mari et ses enfants) ou elle mourra quelques semaine avant la libération du camp. Cette famille - qui s'est pourtant montré généreuse - a donc payé un tribu extrêmement lourd à la France.

Le musée en lui même est très intéressant. Il montre une demeure fonctionnelle du début du 20ième siécle, dans un style architectural du 18ième siècle, et une très riche collection d'objets du 18ième siécle. Les jardins donnent directement sur le parc Monceau. C'est une riche demeure, bourgeoise, qu'il est intéressant de visiter.